Ousmane Sonko est entrée dans l’histoire politique du Sénégal. Le leader du Parti des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) a réussi à s’imposer et à tenir tête au régime du président Macky Sall. Pour se hisser au panthéon, le maire de Ziguinchor a adopté une autre forme d’opposition. D’ailleurs, c’est ce qui a fait de lui le leader d’une nouvelle opposition dite «radicale». Mais son règne à atteint son déclin. Sonko est devenu le perturbateur à abattre avant la présidentielle de 2024.
Ousmane Sonko a passé sa première nuit en prison, ce lundi. Le doyen des juges a décidé de le placer sous mandat de dépôt après une audition qui a duré quatre (4) tours d’horloge. Il a, ainsi, été conduit sous bonne escorte à la prison de Sebikotane. Le malheur ne venant jamais seul, le maire de Ziguinchor a entraîné son parti dans sa chute. Ce qui met définitivement fin au projet malgré les manifestations notées dans quelques localités.
Dans un communiqué parvenu à la rédaction de Xibaaru, le ministre de l’Intérieur a décidé tout bonnement de dissoudre Pastef. Une dissolution qui enlève une grosse épine au pied de Macky. Sonko et son parti représentaient tout ce que le régime en place détestait. Les patriotes ont tellement mené la vie dure à Macky et ses ministres qu’il est classé comme organisation terroriste. Leur nouvelle forme d’opposition coûté la vie à de nombreux jeunes.
Pour Ousmane Sonko, la prise du pouvoir ne se ferait que par le «combat». Ainsi, il a entraîné tous ses souteneurs sur le chemin de la violence. Toutes les manifestations appelées par Pastef ont fini en affrontement. En mars 2021, c’était quatorze (14) morts. Et en juin 2023, on a comptabilisé seize (16) morts. Tous avaient répondu à l’appel du PROS (Président Ousmane Sonko) avant de tomber sous les balles des forces de défense et de sécurité. Mais aussi de balles non encore identifiées.
Face à la presse samedi dernier, le Procureur avait retenu sept (7) charges contre Ousmane Sonko, notamment l’appel à l’insurrection. Pour étoffer ses accusations, Abdou Karim Diop a regroupé toutes les déclarations de guerre de Sonko depuis mars 2021. C’est sur cette base d’informations solides que le Procureur compte s’appuyer pour garder le maire de Ziguinchor le plus longtemps en prison. Et s’il s’est retrouvé dans cette situation il ne doit s’en prendre qu’à lui-même en premier chef.
Ousmane Sonko a longtemps défié l’autorité. Il ne laissait personne indifférent dans ses attaques. Le Président est sa première cible. Pour lui, le mal du Sénégal a un nom et c’est Macky Sall. Raison pour laquelle, le patriote en chef n’hésite pas à lui «cracher» dessus. Mais le chef de l’Etat n’a pas était la seule personne visait par Sonko. Il a toujours crié à une iniquité de la Justice. Le leader de l’opposition radicale estime que certains magistrats sont des «corrompus». Des attaques qui ont fait beaucoup réagir au sein de la magistrature.
Même les forces de défense et de sécurité ne sont pas épargnées. Pour le patriote en chef, certains parmi les policiers et gendarmes sont armées pour faire le sale boulot du régime. Ce sont toutes ses déclarations et attaques qui ont valu à Sonko cette situation. Si le maire de la capitale du Sud avait une bonne lecture politique, il aurait su quand se taire. Et ne pas tomber dans le piège de ses adversaires. En voyant la manière dont le PROS a été arrêté, on se rend compte que le pouvoir avait tout mis en place pour réussir.
Ainsi, 2024 va se jouer sans l’un des ténors de l’opposition. Mais l’absence de Sonko ne va pas déranger certains de ses camarades de l’opposition. Mais attention, il ne faudrait pas vendre la peau de l’ourse sans l’avoir tué. Sonko est en prison. Mais il lui reste des fidèles qui sont prêts à remuer ciel et terre pour le sauver. Alors, la gouvernance de Macky ne sera plus calme comme auparavant…
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru