Les maraîchers de la commune de Notto Gouye Diama (ouest) ont déclaré hier mardi être confrontés à une mévente rare de leur production de légumes qu’ils peinent en même temps à conserver, faute d’équipements adéquats, des difficultés aggravées, selon eux, par la forte concurrence d’une société indienne. Les producteurs ont dit à des journalistes en visite dans la commune qu’ils ne trouvent pas assez de clients à cause des mesures de restriction des déplacements prises par les autorités pour réduire la propagation du Covid-19 dans la région de Thiès, dont fait partie leur collectivité territoriale.
Les cultures maraîchères ont atteint le stade de maturité, et le marché aux légumes de Notto Gouye Diama est inondé de légumes, au moment où la clientèle se fait désirer, selon les producteurs. Notto Gouye Diama est réputé pour ses légumes verts, qui font courir des commerçants venant même de la Gambie et de la Mauritanie. La rareté des clients a entraîné la chute des prix des légumes. Le sac de pomme de terre de 25 kilos, vendu habituellement à 7.000 francs CFA, est cédé maintenant à 5.000 francs, selon Mamadou Laye Ndiaye, l’un des maraîchers. Des sacs d’oignon, de pommes de terre, de courge, d’aubergine, de navet, de carotte, de piment vert, des cageots de tomate et d’autres produits maraîchers sont stockés sur terrain de football du village chef-lieu de commune, transformé en marché.
Les maraîchers déplorent l’absence de chambres froides pour conserver les récoltes en cette période de mévente. Ils font recours aux moyens du bord pour conserver les fruits de trois à quatre mois de dur labeur, couvrant par exemple les légumes d’herbes fraîches, pour en ralentir la détérioration. Selon les producteurs, cela n’empêche pas les légumes de pourrir, s’ils ne sont pas simplement emportés par des voleurs ! Mamadou Laye Ndiaye, comme beaucoup de producteurs, sollicite l’aide des pouvoirs publics pour la distribution de chambres froides à Notto Gouye Diama. A cause de la mévente de la récolte, les quelque 1.000 producteurs maraîchers de la commune risquent de ne pas pouvoir rembourser les prêts bancaires qui leur ont été octroyés au début de la saison maraîchère. Et pour les soulager financièrement, le maire de Notto Gouye Diama a renoncé momentanément à la taxe de 100 francs CFA prélevée sur chaque sac de légumes. Une exonération concernant surtout les légumes les plus touchés par la mévente, dont le piment et le poivron.
Selon le président de l’Union maraîchère de Nottto Gouye Diama, constituée de huit groupements d’intérêt économique, la commune peut produire au moins 200 tonnes de pomme de terre par jour, et ce pendant trois mois à quatre mois, selon le maire, Maguèye Ndiaye, qui a emblavé seul 16 hectares pour cette denrée très prisée des Sénégalais.
Avec Rm