Dans l’attente des premières pluies, le Directeur général de l’ONAS assure sur les bonnes dispositions prises pour permettre aux populations de passer un hivernage paisible. Il dresse également un pré-bilan des mesures prises en interne pour booster la motivation de ses agents et satisfaire la clientèle, en moins d’une année passée à la tête de l’institution, et fait le point de la mise en-œuvres des projets et programmes d’assainissement qui commencent à essaimer le pays.

Monsieur le Directeur Général, vous êtes à la tête de l’ONAS depuis le mois d’octobre dernier. Pouvez-vous revenir sur les grands actes que vous avez eu à poser depuis lors ?
 
Je tiens d’abord à remercier le Président de la République son Excellence, Macky Sall pour la confiance portée sur ma personne pour présider aux destinées de cette prestigieuse institution qui est l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS).

Depuis mon arrivée, dans une démarche holistique, des mesures sont prises afin d’améliorer l’efficacité à tous les niveaux. Bien avant que je ne prenne service, j’ai reçu des réclamations qui tournaient autour de la lenteur notée dans la gestion des requêtes de débouchage et le traitement des reflux d’eaux usées.

Aujourd’hui, le service a été réorganisé avec célérité dans le traitement des réclamations. Une refonte de nos procédures de demandes de branchements et de paiement des factures des fournisseurs a été opérée pour réduire les délais de traitement. C’est ainsi que pour les branchements des demandes y afférant sont réduites de 16 à 6, alors que pour les paiements des fournisseurs et des prestataires les procédures sont désormais optimisées à 6 étapes.
Toutefois, il y a lieu de faire plus pour satisfaire davantage nos usagers.
 
La satisfaction des usagers rime avec les meilleures conditions de travail. Et pour les agents de l’Onas ?
 
Mais cette recherche de performance ne peut pas être dissociée de l’amélioration des conditions de vie des agents. En d’autres termes, un travailleur ne peut pas être performant s’il n’est pas dans de meilleures conditions de productivité. D’où la décision d’éponger toutes les dettes du personnel.

 Aussi dans la Nouvelle Politique Sociale, l’enveloppe globale des prêts annuels a été revue à la hausse.
L’autre aspect non moins important, c’est la prise en charge médicale. La bonne santé des travailleurs et de leur famille est essentielle à la performance de l’entreprise. L’amélioration de la qualité des soins, de la prise en charge ne peuvent être assurées que  par l’Assurance Maladie Privée qui remplace l’Institution Prévoyance Maladie (IPM). Les démarches sont entamées dans ce sens.
J’avais aussi jugé primordial de faire de la mobilisation des ressources financières un axe prioritaire.
 
 
 
Au juste, pouvez-vous revenir sur la mise en œuvre des Opérations Pré-hivernage ?
 
 
Depuis le 13 mars 2023, nos équipes sont sur le terrain à Dakar pour procéder au curage des canalisations, à l’entretien des équipements électromécaniques des stations de pompage et de traitement des boues de vidange.

Nous avons engagé et bouclé des travaux dans des quartiers comme les Maristes, nous avons entrepris le reprofilage du bassin de la Zone de Captage. Des Opérations pré-hivernage ont été aussi menées à la Cité Belle Vue, ainsi que dans la zone de l’Hôpital Philippe Maguilène Senghor.

A la date d’aujourd’hui, nous sommes à un taux qui tourne autour de 75 % du linéaire prévu. Après les premières pluies, un autre curage sera effectué.
 
Dans les régions, les opérations ont démarré depuis le mois d’avril. Dans des villes telles que Kaolack, Kaffrine et Fatick, le taux de curage de 100 % a été atteint. Nous avons remis à niveau les équipements de pompage. Ce travail se poursuit dans des villes comme Louga, Saint-Louis, Richard Toll, Matam, Thiès et Tivaouane.
A Touba, il a été procédé au curage du bassin de Keur Niang qui polarise l’essentiel des eaux de la ville sainte. Du reste, l’Onas a pris les devants afin de réduire au maximum les impacts des inondations.
 
 
Qu’est-ce qui est prévu pour la zone de captage qui avait connu des débordements l’année dernière ?
 
 
Le bassin de la Zone de Captage est un ouvrage névralgique dans la gestion des inondations à Dakar. Il est le réceptacle d’une bonne partie des eaux des quartiers de Liberté 6, de Grand Yoff, de Castors et de Bourguiba. L’ouvrage avait connu l’année dernière deux débordements entraînant des inondations, occasionnant parfois la fermeture de l’autoroute. Ce sont autant de raisons qui ont justifié la décision prise par le Gouvernement d’entreprendre le reprofilage de cet ouvrage qui a été déjà curé, les travaux de relèvement de son mur de clôture ont démarré.

Les travaux d’un coût de 24 milliards de Francs CFA feront passer la capacité de stockage du bassin de 170.000 m3 à 250.000 m3 tandis que le débit cumulé sera porté à 11.000 m3/h contre 6.000 m3/h précédemment. Je dois rappeler que ces travaux ont été engagés pour réduire les risques d’inondations avec l’implication des populations et de la mairie. Le bassin sera davantage sécurisé. Tout cela traduit une fois de plus cette volonté des plus autorités, de prendre à bras-le-corps cette problématique. Une chose est de construire des ouvrages, l’autre chose, c’est de les préserver. C’est sur ce point que nous invitons les populations, les riverains à veiller à ce que le bassin ne soit pas un réceptacle de déchets. D’où la nécessité de leur implication pour lutter contre les mauvais comportements.

Si le bassin est rempli de déchets, non seulement sa capacité de stockage sera réduite, ce qui peut accélérer son remplissage, mais aussi ces objets peuvent provoquer des dysfonctionnements des pompes. L’un des défis pour cet ouvrage comme du reste d’autres infrastructures, c’est leur préservation. Il y a un travail de sensibilisation et de conscientisation à mener pour arriver à un réel changement de comportements.