Le major de gendarmerie à la retraite et consultant, Alioune Kandji, a refusé ce samedi d’être embarqué par des éléments de la Sûreté urbaine venus l’arrêter. Dans un communiqué titré : « La vérité sur la descente musclée des éléments de la Sûreté Urbaine à mon domicile sans convocation ni mandat », il s’explique sur son acte. Voici le contenu de sa déclaration.
Ce samedi 10 décembre 2022, vers 15 30, trois éléments de la Sûreté Urbaine déclarant agir d’ordre et pour le compte du commissaire Bara SANKHARE sont venus m’interpeller. Ils se sont introduits dans mon domicile pour m’arrêter sans aucun document justificatif.
Ils disaient agir sur ordre du commissaire-chef de la Sûreté urbaine, laquelle est saisie par le Commissariat central de Kaolack qui, selon les dires des agents venus m’appréhender, diligente une enquête me concernant.
Ces gorilles de la Sûreté urbaine m’ont interpellé vertement et exercé des violences inouïes et des voies de fait sur ma personne. N’eut été l’intervention de mes enfants, ils allaient m’appliquer les menottes sous la menace d’une arme.
De quoi s’agit-il dans cette affaire ?
L’Etat du Sénégal avait décidé de faire une liquidation de la Société Nationale des Chemins de fer du Sénégal (SNCS), en nommant le nommé Birame Ndiaye MBENGUE en qualité de liquidateur de la régie des chemins de fer, par arrêté n°021446. Ce dernier, par lettre n°122 en date du 4 juillet 2017, a donné mandat à Elhadji Mamadou Ndiéguène DIAGNE, pour négocier les contrats et les conventions d’occupation du domaine forêt vert, sur l’ensemble du territoire national.
Pour sécuriser les aires surfaces, le liquidateur a commis la société AK-SECURITIES m’appartenant, à moi Major KANDJI, par attestation n°245/MEFP/LIQ/SNCS en date du 29 août 2018.
Par lettre n°167/MEFP/LIQ/SNCS, le liquidateur, Birame Ndiaye MBENGUE, a demandé au préfet de Kaolack de bien vouloir prendre les mesures idoines pour la location et le recouvrement des loyers dudit domaine, au profit de la SNCS. Ainsi, le Cadastre en la personne de Habib BEYE, le Domaine représenté par Djiby SY et l’Urbanisme en la personne de Monsieur DIOP, assistés par la DSCOS, ont procédé au morcellement du site objet du titre foncier n°1267 appartenant exclusivement à la régie des chemins de fer.
Poursuivant leurs activités conformément à la lettre adressée au préfet, la liquidation a affecté les cantines avec perception des pas de porte pour le paiement des cheminots.
Tout le monde a été affectataire et 36 commerçants dont un certain Mansour SY ont bénéficié des cantines, avec des conventions dûment signées par le liquidateur de la SNCS et estampillé Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan.
Avec ma société AK-SECURITIES composée de gendarmes à la retraite, j’ai fait la prestation de service de sécurité à Louga, à Dahra, à Saint-Louis, à Mbacké et à Kaolack.
Pour le règlement de ma prestation, la liquidation m’a payé en nature 5 cantines dont une pour la DSCOS et une autre pour l’Urbanisme.
Une semaine après, le commerçant Mansour SY a envoyé deux émissaires venus me contacter pour me manifester son désir de me rembourser mes peines et soins pour me déposséder des cantines.
J’ai remis aux émissaires de Mansour SY la convention de location le concernant qu’ils vont remettre au requérant, afin qu’il puisse l’exposer à ses avocats pour comprendre le contenu avant de s’engager car c’est une vente, mais pas une location.
72 heures après, ce même Mansour SY a renvoyé le courtier Moustapha SARR et l’ingénieur au Cadastre de Kaolack du même nom, venus de faire savoir que Mansour SY avait bien compris le contenu et qu’il est d’accord pour nous désintéresser. Aussi, nous avons acté la transaction par une attestation de rétrocession des peines et soins que nous avons consenti sur les lieux.
Mansour SY, au lieu d’occuper les lieux, a trouvé un client pour 70 millions FCFA. Alors qu’il voulait le rétrocéder, la mairie de Kaolack a refusé de donner une autorisation de construire, en 2018.
Les clauses libératoires du contrat demandaient à tout bénéficiaire de dénoncer ces griefs éventuels dans le délai de 6 mois après la signature du contrat. Sans contestation, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Abdoulaye Daouda DIALLO, a clôturé la liquidation le 29 avril 2019, par arrêté n°14346.
Alors qu’il a hérité de son propre gré la convention sur laquelle la société AK-SECURITIES a été payée, Mansour SY a fait une plainte contre le mandataire de la liquidation Elhadji Mamadou Ndiéguène DIAGNE, moi Major Kandji, le DG de AK-SECURITIES, le courtier Moustapha SARR et le géomètre du même nom. Or, les actes ont été posés par les Administrations de l’Etat du Sénégal.
Une enquête été ouverte suivant soi-transmis adressé au Commissariat central de Kaolack. Le procureur de la République de Kaolack au moment des faits, Doudou Cissé DIOUF, en honnête magistrat, va classer le dossier sans suite. Parce que le liquidateur désigné par l’Etat signataire des actes et le Ministère des Finances n’ont pas jugé utile de comparaître, pour incompétence.
A l’arrivée de l’actuel procureur de la République de Kaolack, Cheikh DIENG, Mansour SY va faire une nouvelle plainte qui sera instruite. Informé par les policiers que l’enquête a été faite et close et que le poseur d’acte est décédé, le procureur Cheikh DIENG leur demande de tout reprendre et de se focaliser exclusivement sur Major KANDJI.
Ainsi sur ordre du procureur de Kaolack, le commissaire central de cette ville me demande de rembourser à Mansour SY sans procès et sans procédure.
J’ai répondu 16 fois à Kaolack pendant 3 ans. Je suis sidéré de constater que le commissaire central de Kaolack, Aliou BA, et son adjoint, Senghane NDIAYE, falsifient des procédures pour reprendre des enquêtes déjà frappées de l’autorité de la chose jugée.
Heureusement que dans cette affaire, une déclaration sur l’honneur signée par le mandataire de la liquidation Elhadji Mamadou avant sa mort et acté par voie d’huissier me disculpe. Cette pièce à conviction établit de manière non équivoque que j’ai été légalement payé et que j’ai été autorisé à rétrocéder ma convention. Cet acte qui me disculpe à tout point de vue fait foi jusqu’à inscription de faux.
Compte tenu de cette forfaiture des agents de la Sûreté urbaine, j’ai décidé, dès ce lundi 12 décembre, de porter plainte auprès du procureur général près la Cour d’appel de Dakar contre le commissaire Bara SANGHARE et ses éléments, notamment pour arrestation illégale et arbitraire, violation de domicile, violences et voie de fait.
Fait à Dakar, le 10 décembre 2022