Le président de la République Macky Sall s’est encore fait le porte-étendard de l’Afrique. Son statut de président du Sénégal est certes suffisant pour montrer qu’il peut bien en tant que chef d’État Africain, combien il est attaché au développement du continent noir, mais sa veste de président en exercice de l’Union Africaine est plus explicative de sa permanente position pour une sécurité alimentaire en Afrique. Dans un entretien avec le média Arabe, Al Jazira, le chef de l’État décortique les facteurs qui bloquent le développement en terme de sécurité alimentaire.
Pourquoi l’Afrique n’est pas capable d’assurer sa propre nourriture, alors qu’elle a une population d’un milliard quatre cents millions d’habitants, de vastes terres agricoles, plus de 65% des terres arables non exploitées dans le monde et un important potentiel fluvial ? C’est une question que lui-même, le chef de l’État Macky Sall s’est posé après avoir été interpellé par la journaliste sur le sujet qui, elle seule résolue en Afrique, pourrait bien donner un nouveau visage à l’Afrique. Toutefois, le président Macky Sall presse le pas sur les mécanismes à développer pour parvenir à une autosuffisance alimentaire, mais estime d’abord, que les facteurs bloquants doivent être dénichés. Pour le président en exercice de l’Union Africaine, c’est un énorme paradoxe en effet qu’un continent qui dispose de toutes ces potentialités, avec des populations en mesure de travailler et de l’eau en abondance, ne puisse pas subvenir à ses propres besoins alimentaires. « Il y a des raisons à cela, des raisons qui remontent très loin en rapport avec l’histoire de la colonisation, les méthodes culturales et les espèces cultivées. Mais le phénomène colonial n’explique pas tout. D’autres facteurs entrent en jeu, tels que la paix. Aucun développement n’est possible en dehors d’un environnement de paix. Or, partout en Afrique, au Sahel, dans la région des Grands lacs, dans la zone du lac Tchad, au Mozambique, en Afrique équatoriale, il existe de nombreux conflits, des situations d’insécurité liées au terrorisme international, mais aussi à l’instabilité au sein même des Etats », répond le président Macky Sall à la question de la consœur de Al Jazira.
Les changements climatiques rendent les conditions difficiles et aléatoires selon le chef de l’État, Macky Sall. « Il est pratiquement impossible d’établir des prévisions pluviométriques. Une année c’est la sécheresse, l’année suivante ce sont les inondations et l’agriculteur africain n’a pas les moyens lui permettant de tirer le meilleur parti des quantités d’eau disponibles. Quand les dispositions de maîtrise des eaux sont mises en place pour la réussite des campagnes agricoles, c’est la pluie qui fait défaut. L’ensemble de ces facteurs conjugués au manque d’investissement dans le secteur agricole, à la faiblesse des méthodes agricoles traditionnelles, à l’absence d’utilisation des engrais à des niveaux suffisants comme dans d’autres régions, tous ces facteurs donc handicapent le rendement de l’agriculture et expliquent pourquoi notre continent reste dépendant pour son alimentation », ajoute le président en exercice de l’UA repris par Dakaractu.
Dès lors, il urge de trouver des solutions. Ainsi, en tant que responsables, il faut agir pour que le continent réalise son autosuffisance alimentaire, à travers l’amélioration de la productivité, la diversification de la production céréalière, la bonne utilisation des engrais. D’ailleurs, le président estime qu’au niveau de l’Union africaine, l’engagement est de mise avec l’appui de nos partenaires extérieurs comme les États-Unis, et aussi, le sujet est même évoqué lors du dernier sommet Afrique-États-Unis.
Au regard de la pandémie du Coronavirus et la guerre en Ukraine qui ont mis en évidence cette dépendance sur le plan alimentaire, il appartient selon Macky Sall, aux dirigeants africains, de trouver la réplique adéquate et d’attirer les investissements dans le domaine agricole, l’irrigation, la mécanisation et autres, afin que l’Afrique puisse assurer sa nourriture et contribuer à l’alimentation à l’échelle mondiale.