Le Sénégal a vu émerger, au fil des années, des figures politiques qui, tout en étant issues de différentes sphères, partagent des similitudes frappantes dans leurs discours et comportements. Parmi ces figures, deux Moustapha se distinguent particulièrement : Moustapha Diakhaté, ancien proche du président Macky Sall et membre du Parti de l’Alliance pour la République (APR), et Moustapha Sarr, l’actuel porte-parole du gouvernement, proche d’Ousmane Sonko. Tous deux originaires de la ville sainte de Touba, plus précisément de Darou Khoudoss, ils ont en commun des prises de position publiques souvent percutantes et parfois controversées.
Des déclarations choquantes qui déstabilisent
Récemment, Moustapha Sarr, dans sa fonction de porte-parole du gouvernement, a provoqué un véritable tollé sur les réseaux sociaux. Dans une vidéo devenue virale, il a fait une déclaration extrêmement choquante, affirmant que Moustapha Ba, l’ex-ministre des Finances, avait été assassiné. Cette remarque, qui semble aller au-delà de la simple politique, a déstabilisé de nombreux Sénégalais. Pour beaucoup, ces propos sont d’abord une marque de manque de respect à la mémoire du défunt, à sa famille et à l’âme du ministre, sans parler du fait qu’une telle accusation grave devrait être l’affaire des autorités judiciaires et non d’un discours politique.
Le ton employé par Moustapha Sarr soulève la question de la responsabilité des leaders politiques dans le choix de leurs paroles. En insinuant des actes aussi graves sans preuves tangibles, Moustapha Sarr semble négliger l’importance du respect des règles de la République et de la dignité humaine. En effet, si une telle tragédie s’avérait être réelle, il appartient avant tout à la justice de la déterminer et de la traiter de manière appropriée, et non à la sphère politique de spéculer publiquement.
Des antécédents similaires : Moustapha Diakhaté et la critique du pouvoir religieux
Dans un autre registre, Moustapha Diakhaté, une figure importante du Parti de l’Alliance pour la République (APR), s’est fait remarquer pour avoir tenu des propos déplacés à l’égard des parents du Prophète Muhammad. Ces déclarations ont soulevé un vif émoi parmi de nombreux fidèles musulmans, provoquant une réaction forte et des tensions au sein de la communauté. Ces attaques, bien que fondées sur des opinions politiques et idéologiques, ont mis en lumière une posture qui semble se désintéresser de la dimension spirituelle et religieuse que de telles paroles peuvent perturber.
De plus, Moustapha Diakhaté avait également été très vocal sur des questions sensibles, telles que la parité, notamment dans la commune de Touba, où il avait critiqué la liste proposée par le Khalife pour les élections locales, une liste composée uniquement d’hommes. Ses positions sur ce sujet avaient parfois semé la discorde au sein de la communauté, suscitant de vives réactions à l’échelle nationale.
Les dérives de la politique : Entre stratégie et irrespect
Les similitudes entre ces deux Moustapha ne s’arrêtent pas à leurs attaques verbales et leurs propos polémiques. Tous deux semblent avoir adopté une stratégie de communication basée sur la provocation et l’escalade verbale, au lieu de privilégier la nuance et la diplomatie. Que ce soit pour Moustapha Sarr qui multiplie les déclarations chocs sous prétexte de défendre son camp, ou Moustapha Diakhaté qui n’a jamais hésité à dénoncer ce qu’il considérait comme des injustices, l’impact de leurs paroles ne semble que rarement être mesuré à long terme.
Dans ce contexte, il est crucial de se poser la question : jusqu’où ces attaques personnelles vont-elles dégrader le climat politique du pays ? En effet, la politique, bien qu’elle doive parfois se faire sur la base de critiques fortes, doit rester respectueuse des institutions, des individus et des principes fondamentaux de la République.
Réflexion sur les comportements à adopter
Les deux Moustapha, issus de la même région mais aux parcours et affiliations différents, doivent prendre un moment pour réfléchir à la direction qu’ils souhaitent donner à leur engagement politique. Si l’objectif est de bâtir un Sénégal plus fort et plus uni, alors il est impératif de s’éloigner des pratiques qui divisent et d’opter pour des discours plus respectueux, qui privilégient l’unité nationale et l’intérêt général.
Le pays a besoin de leaders qui, tout en défendant leurs idées, savent respecter l’intégrité de ceux qui ne partagent pas leur vision. Le respect des institutions, des figures de l’État et des principes fondamentaux de la justice et de la paix sociale doit toujours primer sur les attaques personnelles et les propos incendiaires.