Le Sénégal passe à l’action pour prévenir les inondations de l’hivernage 2025. Ce vendredi à Dakar, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dieye, a présidé une réunion stratégique du Comité national de gestion des inondations (CNGI), marquant le lancement officiel du Plan national de lutte contre les inondations.

Une nouvelle approche, fondée sur l’anticipation

« Nous entamons le processus de préparation à l’hivernage 2025 avec une approche différente, clairement guidée par les orientations du président de la République », a déclaré Dr Dieye. Cette rencontre fait suite à une première session d’évaluation tenue en décembre 2024.

Le ministre a annoncé que l’État dispose désormais d’une cartographie exhaustive des zones inondables dans toutes les régions du pays. « Nous avons une parfaite maîtrise du risque. Nous savons où construire, renforcer ou réhabiliter les ouvrages, où positionner les stations de pompage et les dispositifs électriques. Toutes les structures opérationnelles sont déjà mobilisées », a-t-il précisé.

Un objectif clair : être prêt avant le 15 juillet

Dr Dieye a fixé le 15 juillet comme date limite pour finaliser toutes les actions préparatoires. L’un des leviers majeurs de cette stratégie repose sur l’amélioration des capacités de prévision, grâce à un nouveau radar météorologique installé à Diamniadio, en partenariat avec l’ANACIM.

Ce dispositif permettra de localiser avec précision les zones à risque, estimer les quantités de pluie attendues, anticiper les horaires d’impact et activer les mesures de prévention en temps réel. « Si l’on sait qu’il va pleuvoir sur la Corniche Ouest à Dakar entre 10h et 12h avec 150 mm de pluie, on pourra fermer les axes à temps et éviter des drames », a-t-il souligné, rappelant la perte tragique d’un citoyen piégé par les eaux.

Informer, impliquer, agir : la communication au cœur du dispositif

Une plateforme de communication interactive est en cours de déploiement. Elle intégrera un chatbot doté d’intelligence artificielle, permettant aux citoyens d’accéder rapidement à des informations fiables. Le ministre a insisté : « La technologie est utile, mais c’est l’humain qui fait la différence. Les citoyennes et citoyens seront les premiers acteurs de la prévention sur le terrain. »

Il a également salué le rôle fondamental des médias dans la sensibilisation et la transmission des alertes : « Vos canaux sont notre relais vers les populations. »

Vers une coordination renforcée et un suivi continu

Le plan prévoit aussi des rencontres sectorielles avec les gouverneurs, maires, députés et organisations de la société civile, ainsi que des tournées régulières sur le terrain. Dès juillet, des réunions hebdomadaires permettront d’évaluer et d’ajuster les interventions en fonction des réalités du moment.

Face aux effets du changement climatique et à la montée des événements météorologiques extrêmes, le Sénégal mise désormais sur une approche proactive, scientifique et coordonnée pour protéger les populations et les infrastructures.