Le parquet général a brisé les espoirs d’Alioune Badiane de Namora placé sous mandat de dépôt depuis cinq ans et sept mois. Alors que la Chambre d’accusation lui a accordé la liberté provisoire jeudi dernier, le ministère public s’y est opposé révèle Libération quotidien dans son édition de ce lundi 20 janvier 2020.

En juin 2014, Alioune Badiane, le propriétaire de Namora, était tombé dans les filets de la Section Recherches de Dakar après une traque qui aura duré près d’un an. Ce, à la suite de plusieurs plaintes de particuliers qui l’accusaient de les avoir roulés dans la farine foncière pour un montant provisoire de 2 milliards de Fcfa. Pour ne pas arranger les choses, Alioune Badiane était aussi visé par un mandat d’arrêt, délivré par le doyen des juges, dans le cadre de l’affaire du plan Jaxaay. Le promoteur immobilier allait ainsi se retrouver avec deux mandats de dépôt et des plaintes dans plusieurs cabinets du tribunal hors classe Dakar. Mais aujourd’hui, Alioune Badiane, qui est interné au Pavillon spécial de Le Dantec, est gravement malade. C’est d’ailleurs ce qui avait poussé son conseil Me Ousmane Sèye a demandé pour lui une liberté provisoire mais le magistrat instructeur a dit niet. L’avocat qui ne désespérait pas a fait appel et le dossier est passé jeudi dernier devant la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar.

Grâce aux arguments percutants de Me Ousmane Sèye, la Chambre d’accusation a accepté la liberté provisoire à Alioune Badiane, jeudi dernier. Mais la joie de ce dernier, qui espérait retrouver les siens n’a duré que le temps d’une rose et pour cause. Le parquet général a fait un pourvoi en cassation vendredi. Conséquence : Alioune Badiane reste en détention, le temps que la Cour suprêm statue sur ce pourvoi.