Une fois, Serigne Mor Gueye avait accompagné son papa Serigne Moustapha Gueye qui ramenait des hadiya ( cadeaux) à Serigne Touba. Lorsqu’il a fini de remettre les cadeaux, il dit à ce de dernier ceci : celui-là est mon fils. J’aimerais l’intégrer dans les cadeaux que je t’ai remis. Serigne Touba lui répondit : il n’est pas pareil que le hadiya. En cela, Serigne Mor dit à Serigne Touba : je voudrais faire mon acte d’allégeance. Lorsqu’il a fini de le faire, Serigne Touba lui dit : assieds-toi à côté de moi.
C’est ainsi qu’il est resté à côté de lui jusqu’à la nuit. En milieu de matinée, Serigne Touba écrit l’acrostiche intitulé هاذا من ربّ العلمين ( Ceci provient du Maître des univers), lui remit et lui demanda : connais-tu ( Serigne) Massamba ? Il répondit : oui je le connais. Il me dit : tu peux aller lui remettre ce papier afin qu’il puisse reproduire l’écriture. S’il finit, tu me le ramènes.
Lorsqu’il est dirigé vers Serigne Massamba Mbacke, il a vu que ce dernier était entouré par des gens. Dès qu’il s’est approché de lui, ce dernier dit ceci : attendez ! On dirait que je sente l’odeur de Serigne Touba. C’est ainsi que j’ai l’ai salué puis je lui ai remis le poème. De suite, il mit les signes diacritiques sur les lettres. Dès qu’il finit, je lui dis : il m’a dit de ramener le papier quand tu auras fini. En cela, il se leva, rattacha son turban autour de la taille et me remit le papier qui contenait le poème. Alors, je me suis à courir et il en fit de même.
Nous sommes arrivés en même temps auprès de Serigne Touba. Mais il transpirait à tel point que Serigne Touba lui demanda : ( Serigne Massamba) qu’est ce qui se passe ? Il répondit : ton messager est venu me remettre le travail, mais après avoir fini, il m’a informé que tu lui as aussi dit de ramener le papier. Alors, j’ai eu de la compassion envers lui vu son âge. C’est pour cette raison que j’ai couru après lui. Serigne Touba lui dit : c’est moi qui l’ai dit cela. C’est ainsi qu’il retourna à ses occupations.
À la prière de zohr, nous avons prié et à la prière de ‘asr, il me demanda si je savais faire l’ablution, alors je répondis : oui. C’est ainsi qu’il me dit : vas faire ton ablution. Quand je suis revenu après avoir fait mon ablution, il me demanda si je pouvais faire le petit appel ? Je répondis : oui ! Il me dit : vas y afin que je puisse écouter. Alors, j’ai fait le petit appel et nous avons prié. À l’approche de la prière de maghreb, il me dit : allons y prier ! En ce moment, le lieu de la prière se trouvait là où se situe la mosquée actuelle de Diourbel. En cette période, elle n’était pas encore construite.
Pendant la nuit, Serigne Madoumbe, Mame Thierno, Serigne Insa Diène et Serigne Dame Abdou Rahmane Lo et Mame Cheikh Anta sont venus voir Serigne Touba. Ainsi, il a parlé avec eux pendant un temps. Lorsqu’ils partaient, Mame Cheikh Anta était un peu à l’arrière. C’est ainsi que Serigne Touba prononça son nom : Cheikh. Il se retourna et baissa son regard. Serigne Touba lui dit : celui-là est un fils de Serigne Moustapha Gueye. Il était venu me voir en milieu de matinée. Il a fait son acte d’allégeance.
Je voudrais qu’il t’accompagne afin que vous puissiez faire ce que je t’ai recommandé. Mame Cheikh Anta se baissa à tel point que sa barbe toucha à même le sol et dit à Serigne Touba : Mbacke, je prie afin que tu m’assistes au point que je puisse exécuter l’ordre que tu m’a donné à une dimension supérieure à ma pensée.
En cela, Serigne Touba me dit : Momar, connais-tu celui-là? C’est ainsi qu’il déposa ses deux mains au-dessus de ma tête et me dit: c’est Cheikh. C’est mon demi-frère. Vas avec lui et fais comme si tu étais avec moi. Et au jour dernier, tu sauras qui je suis.
( L’Assemblée de la Félicité, Serigne Aladji Mbacke, traduction M. Moustapha Diop)
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