Monsieur le Président,

Depuis l’entrée du Coronavirus dans notre pays, vous avez pris des mesures fondamentales, comme la suspension des enseignements sur toute l’étendue du territoire national. Il y a encore votre montée en première ligne et le vote de la loi d’habilitation ; sans compter la mobilisation des médecins et agents de santé, une communication régulière du Ministre de la Santé sur les mesures élémentaires contre le mal et son évolution.

Depuis, aussi, si l’on pensait que la pandémie était importée, il y a maintenant les cas communautaires qui inquiètent plus que tout, après ceux de contamination.

Depuis, également, l’annonce du premier cas, c’est l’angoisse des populations, qui arborent de plus en plus des masques de protection, de gants, s’enduisent de gels alcooliques et se lavent régulièrement les mains avec du savon.

Mais cette recommandation ne peut pas être radicale et ne saurait l’être. Elle encourage comme les Sénégalais à vaquer à leurs occupations. Car un sac vide ne peut tenir verticalement. Qui a faim ne pense qu’à aller chercher de quoi manger, surtout dans un pays où les « goorgorlous » (débrouillards) sont largement majoritaires. Pour preuve, les forces de l’ordre sont bravées après chaque 20 heures par des récalcitrants. Le civisme n’est pas si bien portant chez nous.

C’est donc dire que le confinement partiel ne peut point être la solution pour venir à bout du Covid-19 auquel, pour vous paraphraser, il ne faut pas laisser « la vie », encore moins emporter « nos vies ».

Pour se faire Monsieur le Président de la République, la solution radicale s’appelle le confinement total.

Ce qui passe par l’application, sans délai, de votre plan Force-covid 19. Autrement dit, il faux fixer les Sénégalais à domicile en distribuant équitablement riz, mil, sucre, lait, savons et autres vivres aux populations. Ce qui est bien possible et attendu. Car, en dehors du Budget à coups de milliards que l’Etat a annoncé, de bonnes volontés et des entreprises distribuent à longueur de journée masque, gants, gels alcooliques et savons. C’est devenu une mode, comme pour vous plaire. Ce qu’il faut immédiatement arrêter. On ne se nourrit pas des articles, mais de pain, riz, huile et autres denrées de première nécessité. Tarder à les distribuer donnera le champ libre au terrible et teigneux Covid-19.

Recevez, Excellence, tous mes respects.

Patriotiquement, Monsieur Bounama FATY Directeur général du Groupe de presse Allô Dakar.