Je le vois tous les jours en coaching. Des gens brisés, à terre, complètement vidés, épuisés mais qui sortent de chez eux, « sangssé ». Le soutien moral, mental et psychologique ne devrait être ni tabou, ni un luxe

Deukk ak Société bo khamni paraître Moy la norme :

Tu te sens seul.e ?

« Sa yeufou toubabi yi nak ? »

Tu es découragé et déprimé ?

« Yow li nga rewée ! »

Tu as des envies suicidaires eh tu t’isoles ?

« Ki da nu koy ligueey khana ! »

Et quand au fond du trou tu oses enfin en parler …

« Mo yow khana da nga guemoul yalla nak !!! »

Li dale Matar moome bettouma tey, bettouma euleuk…

Je le vois tous les jours en coaching. Des gens brisés, à terre, complètement vidés, épuisés mais qui sortent de chez eux, sangssé, tirés à quatre épingles, coiffés, parfumés et qui sourient toute la journée comme si tout allait à la perfection. Paraître di neu rey nitt nak !

Voilà le résultat d’une société ou paraître et faire semblant sont tellement devenus la norme que lorsque tu traverse une zone de turbulences tu n’as pas d’autres choix que de lécher tes plaies dans la solitude et en silence, tel un animal blessé…

Je ne connais que trop bien l’isolement et la solitude ressentis lorsque, au bout du rouleau et sans aucune solution, tu ne peux que t’en remettre à la toute puissance. Seulement voilà, parfois même une connexion avec la religion ou la spiritualité ne suffit pas.

Dans le brouillard de la détresse et la boue d’un quotidien qui te paraît de plus en plus sombre, en finir te semble le seul moyen d’arrêter la souffrance.

Car il faut toujours s’en rappeler. Ceux qui décident de partir avant l’heure veulent en finir avec la souffrance. Et cette impression de gouffre sans fin …

Seule la capacité à dépasser les « futilités terrestres » libère l’Homme.

Sénégal ak Aduna sakh, kou fi amoul détachement ak lâcher prise do dem.

Do meussa Dem.

Cher Matar, di la Massa wou

Ak di massa wou sa njaboot ak sey mbokk.

Di la baalou akh nak !

De n’avoir pas vu

Ou pas voulu voir

De n’avoir pas su

Ou pas voulu savoir

De n’avoir pas pu

Ou pas voulu pouvoir

J’espère que ton départ et ton livre serviront la cause de toutes les personnes dont la santé mentale nécessite un accompagnement, un soutien, et surtout de la bienveillance …

Pour avoir fait plusieurs dépression et plusieurs tentatives de suicide, je sais combien un psychologue, un psychiatre, un prêtre, un imam, une meilleure amie, un parent compréhensif peuvent changer la donne…

Pouvoir libérér la parole, vider son sac et son coeur et recevoir de l’amour, de la compassion et de l’empathie en échange.

On me dit toujours : pourquoi tu racontes ta vie et tes souffrances dans tes vidéos : la réponse est là : c’est avant tout une thérapie !!!

Le soutien moral, mental et psychologique ne devrait être ni tabou, ni un luxe. Surtout à l’Université où tout peut basculer si tu n’es pas solide dans ta tête ou si l’épuisement te ronge à petit feu…

Il devrait exister des unité d’accueil et de soutien dans toutes les universités…

Ta lettre est un cri dont le silence est assourdissant…

Cher Matar, massa et bon voyage là où tu ne souffriras plus.

Juliette Ba est journaliste et coach en mieux-être et harmonie du couple.