Les prochaines élections locales prévues le 23 janvier 2022 ne seront pas de tout repos pour l’opposition. A moins de cinq (5) mois de ces échéances électorales, les partis politiques affûtent leurs armes. Mais certains d’entre eux doivent régler leurs problèmes internes avant d’aller affronter leurs adversaires du pouvoir qui sont beaucoup plus organisés. Pastef, qui se glorifiait d’être un parti hors du système, est désormais miné par des querelles internes qui risquent de l’envoyer au tapis.

Le parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (Pastef) va de mal en pire. En plus d’avoir des démêlés avec la justice, son leader, Ousmane Sonko, doit régler les problèmes qui gangrènent son parti. Nouveau venu dans l’arène politique, Pastef prônait le changement. Le député accusé de viols et ses partisans se disaient être des politiciens hors du système. Mais leur amour pour le pouvoir est en train de les dévier de leurs principes.

Les guerres de positionnements sont en train de tuer Pastef. En effet, après l’installation de la grande coalition pour faire face au régime de Macky Sall, Ousmane Sonko doit aussi régler les guerres de positionnement au sein de son parti. A l’approche des élections locales, Pastef se déchire alors qu’il n’est toujours pas arrivé au pouvoir. Chacun veut devenir candidat et prendre sa part au gâteau. Et pour y arriver, on n’hésite pas à se chamailler comme des loups pour un morceau de viande dans le parti.

A Kaolack, la présence d’un militant du nom de Fadilou Kéïta sème la zizanie. Ce dernier s’est présenté comme membre à part de Pastef et installait une cellule à Medina Baye. Mais, selon Cheikh Ahmed Tidiane Biteye, de Pastef Médina Baye, il n’est pas de la localité et n’a rien qui le relie à cette cité religieuse.

A Ziguinchor c’est le bureau communal et la coordination départementale qui se font la guerre. Dans un communiqué daté du 1er septembre 2021, le bureau communal invitait « la coordination départementale à se conformer à l’esprit et à la lettre circulaire en organisant des consultations politiques et inclusives dans les limites de ses compétences ». Même scénario à Mbacké où un consensus n’a pas pu être trouvé pour représenter le parti dans la course à la mairie.

Ce parti qui est fragilisé depuis les événements du mois de mars abat ses dernières cartes. Il est en train de commettre les mêmes erreurs que ceux qu’il combat. Les partis politiques qui ont vécu cette situation ne s’en sont pas sortis indemnes. Et le PDS en est l’exemple type. Ce mythique parti a vu ses éminents membres quitter le navire bleu-jaune avant la présidentielle de 2012.

Les guerres de positionnement au sein des partis politiques seront décisives en 2022. Pastef, qui n’a d’yeux que pour le pouvoir et prêt à pactiser avec le diable pour y arriver, montre son vrai visage au grand jour. Reste à savoir si Sonko réussira à éviter le syndrome du PDS.

Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru