Si l’Etat n’intervient pas rapidement, la fourniture en électricité risque d’être perturbée sur l’étendue du territoire national dans les jours à venir. En effet, les comptes de la Senelec sont bloqués depuis hier par ITOC.
Les travailleurs de la Senelec broient du noir. Selon le secrétaire général du Syndicat Unique des Travailleurs de l’Electricité (SUTELEC), Mouhamed Abib Aïdara, les comptes de la boite sont bloqués depuis hier, suite au verdict rendu par le Tribunal hors classe de Dakar à propos du contentieux opposant la Société Nationale d’Electricité (Senelec) à ITOC dans l’affaire du fuel frelaté.
«Au niveau de la Senelec, on est confronté à un problème : tous nos comptes bancaires ont été bloqués par ITOC. Le jugement s’est fait hier au Tribunal hors classe de Dakar. Le juge a donné une saisie-attribution. Et cette saisie-attribution, ITOC l’a dé- posée à toutes les banques et même à tous nos gros clients pour leur dire que la Senelec n’est plus solvable», explique avec désolation le syndicaliste. D’après lui, le pire dans tout cela, c’est qu’on risque d’aller vers la perturbation de la fourniture en énergie de la Senelec, «qui peut même aller jusqu’à un arrêt total ou un black-out».
Revenant sur le contentieux, Mouhamed Abib Aïdara a indiqué : «ITOC nous avait vendu du fuel frelaté depuis 2010, alors le fuel avait endommagé nos machines. On avait porté plainte, mais l’Etat du Sénégal nous avait demandé de trouver une solution à l’amiable. Cette solution a été trouvée depuis 2010. Maintenant, les dirigeants de ITOC reviennent depuis le 14 décembre pour dire qu’ils ont porté plainte devant les tribunaux du Sénégal. Et les tribunaux du Sénégal, au lieu de bien connaître ce dossier, ont délibéré et leur ont donné justice en bloquant tous nos comptes».
Pour mettre un terme à tout cela, la Convergence des Syndicats de la Senelec tient un point de presse aujourd’hui afin de taper du poing sur la table et demander à l’Etat de réagir avant que le pire ne se produise. «Aujourd’hui, la Senelec ne peut faire aucun mouvement. On ne peut plus acheter le carburant qui nous permet de faire fonctionner nos machines. On ne peut pas payer les fournisseurs. On ne peut pas payer le carburant avec Total qui nous permet de faire fonctionner avec nos véhicules. Donc la Senelec est à l’arrêt total. La plainte, c’est pour que la Senelec leur paye un montant de 8 milliards de francs CFA. Si l’Etat ne prend pas en charge cette affaire, le pays risque de plonger dans le noir. Et ce sont des questions de sécurité nationale», avertit le secrétaire général du Syndicat Unique des Travailleurs de l’Electricité (SUTELEC).