Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreux événements internationaux ont été reportés. L’Exposition universelle de Dubaï, dont le coup d‘envoi était initialement prévu le 20 octobre 2020, ne fait pas figure d‘exception. La foire internationale sera donc repoussée d‘un an. Un report inévitable dans le contexte sanitaire actuel. C‘est aussi un coup dur pour l‘économie de Dubaï.

L’information est presque officielle. La Commission exécutive du Bureau international des expositions (BIE) a en effet annoncé ce lundi matin que la résolution exprimant le report de l’Expo 2020 Dubaï a obtenu la majorité requise de deux tiers des pays membres. L’Exposition universelle devait initialement se tenir à partir du 20 octobre 2020 pour six mois. Elle devrait finalement se dérouler du 1er octobre 2021 au 31 mars 2022.

Un report inévitable

L’annonce de ce report était inévitable. Aux Émirats arabes unis, plus de 14 000 cas positifs et aussi plus de 100 décès liés au Covid-19 ont été enregistrés par les autorités sanitaires. La maladie connait par ailleurs une progression constante dans le pays puisque plus de 500 cas sont recensés quotidiennement depuis une semaine.

Cette décision a donc été saluée par le Secrétaire général du BIE, Dimitri S. Kerkentzes: « J’applaudis la réponse rapide des États membres du BIE. Leur soutien au report de l’Expo 2020 Dubaï – qui sera officiellement approuvé le 29 mai – est un signe de solidarité renouvelé et démontre la volonté commune de travailler pour “créer l’avenir” ».

Le Sheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum, président du Haut comité de l’Expo2020, a lui aussi accueilli favorablement ce report: « Nous saluons la décision des États membres du BIE (…). Nous leur sommes reconnaissants pour leur engagement continu afin de contribuer (…) au façonnage d’un monde post-pandémique et au moment le plus opportun ».

L’émirat, qui a investi des milliards pour organiser la foire internationale, espérait pourtant tirer profit de l’Exposition universelle.

Un manque à gagner

Un rapport publié il y a an par le cabinet britannique EY prévoyait en effet des retombées économiques jusqu’en 2031. Au total, l’Exposition universelle de Dubaï devait contribuer à hauteur de 33,4 milliards de dollars – soit un peu plus de 30 milliards d’euros – à l’économie du pays. L’Expo 2020 devait aussi soutenir la création d’environ 50 000 emplois par an sur cette même période, et contribuer à hauteur de 1,5% du PIB par habitant annuel pendant les six mois de l’Exposition.

Par ailleurs, les organisateurs de l’Expo2020 espéraient 25 millions de visites en six mois, dont environ 15 millions de visiteurs uniques. La grande majorité de ces visiteurs venant de pays étrangers. Or, le tourisme est une ressource financière importante pour la cité-État. L’année dernière, l’émirat avait accueilli 16,8 millions de touristes, contribuant ainsi à hauteur d’environ 38 milliards d’euros à l’économie locale.

Dubaï, qui a appris sa nomination pour l’organisation de l’Exposition universelle en novembre 2013, devra donc patienter une année supplémentaire. Un nouveau coup dur.

Une économie déjà secouée

Car son économie est actuellement frappée par les conséquences de l’épidémie du nouveau coronavirus. Ces dernières semaines, plusieurs analyses économiques et financières ont d’ailleurs souligné les difficultés que pourraient rencontrer l’économie de Dubaï.

Celle du cabinet Moody’s est la dernière en date et alerte: « Les secteurs susceptibles d’être les plus touchés par la pandémie représentent plus de la moitié du PIB des Émirats arabes unis (…) et une part encore plus importante de celui de Dubaï. »

Le mois dernier, la cité-État tournait en effet au ralenti en raison des mesures de confinement décidées par les autorités. La majorité des commerces et restaurants avaient fermé leurs portes pour endiguer la propagation du Covid-19.

Leur réouverture, comme celle des centres commerciaux, a été actée le 24 avril. L’émirat se prépare aussi à accueillir de nouveau les touristes à partir du mois de juillet.