C’est près d’Arlit dans le Nord du Niger au milieu du désert, dans un paysage de sable et de rochers, que l’entreprise française Orano ex Areva exploite depuis longtemps une mine d’uranium.
Plus de 40 ans d’extraction pour alimenter notamment des centrales nucléaires françaises bien que la mine ait fermé en 2021, les déchets radioactifs accumulés au cours de toutes ces années sont encore présents. Depuis 1978, le géant nucléaire français Areva, aujourd’hui connu sous le nom d’Orano, exploite la région sous l’égide de la Compagnie minière Akouta (Cominak). En 2021 elle a cessé ses activités après avoir extrait 75 000 tonnes d’uranium, dont une grande partie a été utilisée pour alimenter des dizaines de réacteurs nucléaires, qui forment la colonne vertébrale de l’approvisionnement électrique de la France.
Selon l’entreprise française Orano, le niveau maximum de radioactivité constaté sur le site est bien en dessous du seuil réglementaire. Cependant, il y a des inquiétudes dans la ville d’Arlit, qui compte 200 000 habitants, y compris les zones environnantes. L’inquiétude est que des fuites pourraient permettre au radon – un gaz radioactif cancérigène dérivé de la décomposition naturelle de l’uranium – de s’échapper et « d’inonder la ville », a déclaré Bassirou Babale, le directeur départemental des mines d’Arlit. Même si la société s’engage à surveiller la radioactivité de l’air et de l’eau, ce n’est pas assez pour rassurer les 200000 habitants qui vivent dans et autour de la ville d’Arlit.
L’ancien employé de Cominak, Hassan Souley, a souligné son inquiétude : « Les gens vivent à sept kilomètres (quatre miles) des mines — tout le monde est très inquiet, les gens sont malades », a-t-il dit. En dépit de la richesse de son sous-sol minier, le Niger se situe au bas de l’indice de développement humain. Plus de 40 % des enfants nigérians souffrent d’insuffisance pondérale, le pays souffre de pénuries d’eau et presque les trois quarts de la population sont analphabètes.
L’exploitation des mines d’uranium ne rapporte rien à la population qui vient dans l’insécurité totale malgré la présence des forces françaises. De son côté, le gouvernement français et l’industrie nucléaire vantent l’indépendance et la sécurité énergétique que l’atome est supposé apporter à la France, qui afficherait un taux d’indépendance énergétique de 50%. Ce chiffre ne correspond pas à la réalité car il ne tient pas compte des importations d’uranium car le gouvernement utilise ce chiffre comme si l’uranium était produit sur le sol français !
La volonté de rééquilibrer les relations avec la France, portée par le président nigérien, crée de nouvelles attentes dans l’opinion publique de son pays. Une bonne partie de la population a déjà signalé son inquiétude par rapport à ce que la France profite au Niger pendant que le terrorisme prospère dans la région.