Les rumeurs et les médisances ont ceci de vicieux qu’elles peuvent faire dégénérer les foules et libérer les instincts les plus dangereux chez les âmes sensibles et ceux-là qui adoptent le raccourci comme méthode de positionnement dans le monde.
La métaphore du coronavirus est très appropriée pour illustrer le danger et le caractère vicieux et nocif des rumeurs destructrices dans quelque structure sociale que ce soit, comme l’est ce morbide virus dans l’organisme humain. Invisible et omniprésent, destructeur et trompeur.
A lire la presse ces derniers temps, on a l’impression d’un combat fratricide entre deux hommes qui s’engagent dans un duel dont l’issue ne laissera personne indemne. Et pourtant, la réalité peut bien être tout autre si on s’en remet aux faits et qu’on s’affranchisse de l’approche émotionnelle et cynique.
L’actuel DG de Senelec, monsieur Papa Mademba Biteye, est certainement bien placé pour saisir à leur juste mesure les enjeux énormissimes associés à sa mission de diriger cette entreprise qui, non seulement est le fleuron de l’industrie sénégalaise mais surtout joue un rôle primordial dans la vie socioéconomique du pays. Il a fait toute sa carrière dans cette société, en dehors des années qu’il a passées au cabinet comme Conseiller Technique du Ministre puis comme Secrétaire Permanent à l’Energie. Durant cette période, il suivait de très près les dossiers de Senelec du fait de son statut mais aussi en tant qu’Administrateur.
Sur cette base, on peut légitimement assumer que c’est un individu suffisamment qualifié pour faire face à la redoutable tâche de conduire les destinées de ce maillon stratégique du dispositif socioéconomique national. Une partie de sa carrière s’est déroulée en proximité immédiate de l’actuel Ministre du Pétrole et des Energies et aussi son prédécesseur à la Senelec, monsieur Mouhamadou Makhtar Cissé.
En dehors des relations humaines cordiales qu’ils ont toujours entretenues, ils maintiennent une collaboration fructueuse et bénéfique pour le secteur et cela a cimenté leurs liens qui continuent d’être de respect et de considération mutuels.
Maintenant, monsieur le DG de Senelec a une mission qui requiert l’engagement total et absolu de la responsabilité individuelle devant l’autorité, devant son personnel, devant le peuple, devant la justice mais surtout devant sa conscience.
Il ne peut se soustraire de cette responsabilité ni par volonté, ni par stratégie encore moins par procrastination. Dans la solitude de son bureau et gardant à l’esprit l’impératif de rendre des comptes, il est naturellement attendu de lui qu’il pèse, soupèse, juge et jauge toute décision avant de la prendre. La décision qu’il prend doit tout le temps mettre l’accent sur la conformité irréfutable avec l’intérêt suprême du pays et l’alignement avec les procédures et réglementations en cours.
Il serait tendancieux d’accuser quelqu’un de trahison ou de lâchage simplement parce qu’il se résout d’être à la hauteur de ce qui lui est demandé : gérer une grande société aux enjeux importants dans les règles de l’art.
Il ne me souvient pas dans l’histoire des entreprises, sociétés, organisations et même états où une nouvelle équipe s’empêche de faire l’état des lieux, d’articuler une démarche sur la base d’une lecture soutenue et approfondie des termes de la mission assignée.
Cette nécessité est le soubassement de restructuration, réorientation et réorganisation en adéquation avec les urgences du moment et les conditions objectives que présente l’environnement d’exercice. Ce processus peut prendre plus ou moins longtemps et il ne doit pas être motivé par l’émotion, ou la précipitation encore moins le règlement de comptes.
En ce qui concerne le DG de la Senelec, il a pris service il y a de cela un an. On l’accuse de procéder à une opération d’épuration des hommes de Mouhamadou Makhtar Cissé, si vraiment on assume que des responsables et des fonctionnaires professionnels préfèrent prêter allégeance à un individu qu’à une cause ou une mission.
La réalité est plus simple.
Le Directeur Général de la Senelec a la prérogative de changer son management et il l’a fait après avoir passé en revue pendant près d’un an tous les dossiers, et amassé toutes informations pertinentes et objectives susceptibles de guider sa prise de décision. Et ce changement dont on parle jusqu’à présent ne porte que sur une portion congrue du staff supérieur de l’entreprise, n’en déplaise aux colporteurs de rumeurs.
Les faits sont têtus cependant, et jettent la lumière sur un individu dont la vertu principale est de privilégier la discrétion, l’humilité et le travail rigoureux en lieu et place des artifices et du sensationnel. Dans ces temps modernes, cette vertu peut malheureusement constituer un facteur limitant voire une tare.
Mais les Sénégalais sont des êtres intelligents et capables chacun en ce qui le concerne de faire usage du bon sens pour prendre la mesure de la réalité, surtout à l’heure du bilan. En attendant, le nouveau DG, qui n’est plus si nouveau que ça, est résolument concentré sur son travail qui consiste à assurer la continuité du service de fourniture de l’électricité. Il le fait tout en prenant en charge, comme priorité, la santé de son personnel. Dieu merci, il y parvient dans ces temps extrêmement terrifiants où des bouleversements exceptionnels secouent le monde et remettent en cause énormément de choses qu’on croyait définitivement acquises ou définitivement établies. C’est une illustration éclatante du degré d’implication et du sens des responsabilités de cet homme qui préfère être jugé sur les actes.
Le MPE a un collaborateur incontournable en la personne du DG de la Senelec, et ce dernier a un mentor institutionnel incontournable en la personne du Ministre.
Conscient de ce fait, et animé par un esprit constructif basé sur des principes directeurs, disposé à répondre à l’appel de la responsabilité citoyenne, j’invite les acteurs à se concentrer sur l’essentiel pour l’intérêt supérieur de la nation. C’est ce que les sénégalais attendent et non des querelles de personnes ou des vindictes organisées qui éloignent des préoccupations urgentes d’un peuple impatient.
Membre de la société civile.