La Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de la région de St-Louis a décidé de suspendre sa participation au sein de l’Union nationale des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal (UNCCIAS) dirigée par Serigne Mboup, président de la holding CCBM. Ce faisant, celle de Saint-Louis emboite le pas à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar qui avait décidé de quitter l’UNCCIAS en juillet 2020. S’il est trop tôt de parler de profond malaise, il n’est pas interdit de dire que le management Serigne Mboup de l’UNCCIAS est loin de faire l’unanimité.

Sur 14 régions, les deux (Dakar et St-Louis) et pas des moindres ne se reconnaissent plus dans la gestion de l’UNCCIAS par Serigne Mboup. Après Dakar, le bureau de la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture de St-Louis a, lors de sa session du 08 novembre dernier, décidé de suspendre ses activités « jusqu’à nouvel ordre » au sein de l’UNCCIAS. C’est suite à un exposé de son président, Cheikh Mouhamadou Sourang, sur la marche chaotique de l’UNCCIAS, que le bureau de la Chambre de Commerce de la région de St-Louis a pris une telle décision. Selon nos sources, les griefs retenus contre Serigne Mboup font état d’une léthargie profonde due, selon un interlocuteur parlant sous l’anonymat, « à une gestion solitaire de l’UNCCIAS par Serigne Mboup. Personne n’est associé à rien. Serigne Mboup pense que c’est lui qui doit tout faire. Nous ne sommes au courant de rien. On oublie même à quand remonte la dernière réunion tenue par le bureau. Le secrétariat ne fonctionne pas comme il se doit. Il gère uniquement les affaires kaolackoises de Serigne Mboup ». Aucune activité tangible n’a été notée pour une structure qui devait être un cadre idéal de concertation des 14 institutions consulaires du pays. Absence de réunions du bureau, aucune information sur le déroulé des activités. Certains membres déplorent un manque total de transparence dans la procédure ayant abouti à la désignation de la délégation du président Serigne Mboup et deux autres personnes qui s’est rendue à Dubaï dans le cadre de l’Exposition universelle de 2021. A St-Louis, on est arrivé à la conclusion que l’UNCCIAS, censée chapeauter d’une manière symbolique toutes les chambres de commerce et d’industrie du pays et aussi servir de cadre d’échanges, d’animation économique pour lesdites structures n’a jamais joué son rôle.

Dakar avait devancé St-Louis, l’UNCCIAS doit disparaître

L’acte posé par le bureau de St-Louis a été devancé de plus d’une année par l’institution consulaire de Dakar dirigée par le président Abdoulaye Sow. En juillet 2020, le bureau de la CCIAD, à la suite d’un long feuilleton judiciaire qu’il a remporté à plusieurs reprises et surtout à une volonté de déstabilisation de Serigne Mboup qui remettait en cause la légitimité du nouveau bureau élu en novembre 2019 avait décidé tout simplement de quitter l’UNCCIAS. Seulement l’autre problème majeur que doit oser affronter le ministre du Commerce Aminata Assome Diatta, c’est la disparition de l’UNCCIAS. La loi N 2017-15 du 06 février portant création de la Chambre Nationale de Commerce, d’Industrie et de Services du Sénégal (CCI-SN) et des Chambres régionales de Commerce, d’Industrie et de Services (CCIR) consacre la réforme des CCIAS. Cette loi qui a été votée le 27 janvier 2017, stipule en son article premier : «Il est créé une institution consulaire dénommée «Chambre Nationale de Commerce, d’Industrie et des Services du Sénégal « (CCI-SN)». Cette dernière est représentée dans chaque région par une chambre régionale de Commerce, d’Industrie et de Services. En outre, l’article 8 de la loi de 2017 indique qu’»à titre transitoire les Chambres consulaires existantes continuent de fonctionner jusqu’à la mise en place des nouvelles assemblées consulaires, résultant de l’application de la présente loi et de ses décrets d’application.» L’Unccias n’étant pas une chambre consulaire au sens de la loi, par conséquent cette entité n’a plus d’existence juridique dans cette transition vers la chambre Nationale. Hélas, la ministre du Commerce fait comme si une telle réforme n’avait jamais existé. Nos tentatives de joindre le président Serigne Mboup pour obtenir sa version n’ont pas abouti. Sans doute qu’il est pris par sa campagne électorale. Néanmoins, nos colonnes lui restent largement ouvertes.