«Le Fouta va mal», «Le Fouta en a marre» ! Tels étaient les refrains entonnés par le Mouvement Dandé Mayoo Emergent lors de la marche organisée hier, vendredi 17 janvier, par sa cellule de Dakar. De la place de la Nation (ex Obélisque) au siège de la Rts, les ressortissants de cette localité qui regroupe pourtant plus de 44 villages, ont battu le macadam s’offusquant contre le manque de considération dont ils se disent être victimes de la part du régime de Macky Sall. Ils réclament le bitumage de l’axe Nawel-Dembancani, non sans occulter d’autres infrastructures sociales de base.
Qui l’aurait cru ! Alors que le Fouta était considéré comme le titre foncier du Président Macky Sall. Hier, ce sont les populations de cette zone (jeunes, hommes et femmes) qui ont battu le macadam pour réclamer de meilleures conditions de vie et le désenclavement du Dandé Mayoo, composé de plus de 44 villages. Ils étaient des centaines à répondre à l’appel du mouvement Dandé Mayoo Emergent (DME Cellule de Dakar) qui a manifesté hier, vendredi, à Dakar. «Le Fouta va mal», «le Fouta en a marre» !
Tels étaient les refrains entonnés par le mouvement. Cette manifestation a vu les ressortissants de cette zone crier leur ras-le-bol en passant en loupe les maux qui gangrènent leur localité. Moussa Ndiaye, président du mouvement Dandé Mayoo Emergent fustige l’enclavement de Dandé Mayoo dû à l’absence d’infrastructures routières. «Nous réclamons le bitumage de l’axe Nawel-Démancani distant de 200 km qui, depuis 2003, est dans un état impraticable, occasionnant des accidents mortels. Elle est la principale source de notre enclavement. Pendant l’hivernage, tout est bloqué. On ne peut ni sortir ni entrer à cause de l’état pitoyable de la piste», martèle-t-il.
Rappelant par la même occasion que l’Etat avait pris des engagements mais jusqu’à présent, rien n’a été fait. «Aucun acte n’a été posé depuis lors», regrette-t-il. «Nous n’existons aux yeux des autorités que quand il y a des élections. Mais, je vous assure que tout cela est terminé.
Nous n’accepterons plus qu’on nous prenne pour des moutons de panurge», ajoute le président de la cellule DME de Dakar, Harouna Guèye, qui n’a pas manqué de fustiger l’attitude des élus locaux du Fouta. Cette zone qualifiée de «giron» politique du Président Macky Sall pour avoir contribué largement à sa réélection manque de tout, du moins de l’avis de Moussa Ndiaye, non moins président du mouvement. «Nous souffrons de l’absence d’infrastructures sanitaires de base.
Ça fait très mal. Nos femmes meurent en donnant la vie», tonne-t-il avant d’appeler le Président Macky Sall à respecter ses engagements électoraux et de le mettre en garde sur leur prochain plan d’actions. Ces habitants du Nord-Est du Sénégal disent ne pas se retrouver dans la politique du président de la République. Suffisant pour appeler l’opinion nationale à être témoin de leurs revendications.
Pour rappel, cette manifestation qui a vu la présence de jeunes, de femmes et de personnes du troisième âge est la 4ème organisée par le mouvement dont une à Paris le 13 septembre 2018 et deux autres au Fouta (Ganguèle Souleye et Matam).