L’artiste, célèbre pour avoir dessiné une caricature du prophète qui avait provoqué des émeutes violentes dans plusieurs pays musulmans en 2005, est mort dans son sommeil à l’âge de 86 ans, a annoncé sa famille dimanche.
L’artiste danois Kurt Westergaard, célèbre pour avoir dessiné une caricature du prophète Mahomet qui avait provoqué des émeutes violentes dans plusieurs pays musulmans en 2005, est mort à l’âge de 86 ans, a annoncé sa famille dimanche 18 juillet. Le dessinateur est mort dans son sommeil après une longue maladie, a déclaré sa famille au journal danois Berlingske.
L’illustrateur est à l’origine du plus célèbre des douze dessins publiés le 30 septembre 2005 par le quotidien conservateur danois Jyllands-Posten sous le titre « Le visage de Mahomet ». Son dessin montrait le prophète avec un turban en forme de bombe.
Les caricatures sont d’abord passées inaperçues, mais deux semaines après, une manifestation a eu lieu à Copenhague, avant que les ambassadeurs des pays musulmans au Danemark ne protestent. La colère a ensuite dégénéré avec des violences anti-danoises dans le monde musulman en février 2006, perçues au Danemark comme la plus grave crise de politique étrangère pour le pays depuis la seconde guerre mondiale.
Plusieurs tentatives d’assassinats
La violence liée aux caricatures a culminé en janvier 2015 avec l’attentat qui a fait douze morts à l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo à Paris, qui avait réimprimé les caricatures en 2012.
Durant les dernières années de sa vie, Kurt Westergaard, comme un certain nombre d’autres personnes associées aux caricatures, a dû vivre sous protection policière à une adresse secrète. Il a été la cible de plusieurs tentatives d’assassinat. Le 1er janvier 2010, un Somalien de 28 ans, armé d’un couteau et d’une hache, a réussi à entrer chez lui, à Aarhus. Le caricaturiste, qui gardait sa petite-fille de 5 ans, a tout juste eu le temps de se réfugier dans sa salle de bains, réaménagée en pièce sécurisée. Malgré les menaces, il n’avait jamais regretté son dessin et continuait d’en défendre la publication.