Le gouvernement du Burkina Faso, issu d’un coup d’Etat militaire en septembre 2022, a affirmé jeudi 18 janvier avoir déjoué une « énième tentative de déstabilisation » et lancé une traque contre un réseau impliquant des militaires et des civils.
« Le gouvernement informe le peuple burkinabé que, depuis le 13 janvier, les services de sécurité sont à pied d’œuvre pour démanteler un réseau de déstabilisation du Burkina Faso », indique un communiqué du ministre de la communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo. « Ce réseau, qui implique aussi bien des militaires en fonction que des militaires radiés, des civils et des activistes, entre autres, planifiait de déstabiliser les institutions du Burkina Faso et de mettre un coup d’arrêt brutal au processus de refondation pour la dignité, l’intégrité, la liberté et la souveraineté de notre pays », ajoute-t-il.
Le ministre affirme que « des interpellations ont donc été faites, des entretiens menés et des analyses techniques sont en cours ». « Les informations recueillies montrent à suffisance la volonté de subversion et de déstabilisation », selon lui. « La date du 14 janvier était projetée par les porteurs de ce projet funeste pour le passage à l’action, en vue d’exécuter leur plan diabolique, qui immanquablement aurait fait entrer le Burkina Faso à reculons dans l’histoire », a poursuivi M. Ouédraogo.
Des militaires et des civils interpellés
Selon lui, « la vigilance des services de renseignement et la promptitude des forces patriotiques de défense et de sécurité ont permis d’interrompre la mise en œuvre de cette énième tentative de déstabilisation ». « Pour réaliser leurs basses besognes, des individus ont été contactés dans différentes casernes militaires sur l’ensemble du pays, afin d’organiser une sorte de mutinerie », a-t-il expliqué, précisant que « des organisations de la société civile acquises à leur cause étaient appelées à prendre le relais ».
Le communiqué affirme que « des financements » étaient également « en cours de déblocage et de transfert depuis l’extérieur ». « En définitive, il s’agissait de créer des troubles favorables à l’intervention d’un commando venu de l’extérieur, en mesure d’attenter à la vie de plusieurs autorités de la transition et de semer le chaos », selon M. Ouédraogo.
Plusieurs enlèvements ont eu lieu ces derniers jours au Burkina Faso, dont celui de l’ancien chef d’état-major de la gendarmerie, le lieutenant-colonel Evrard Somda, enlevé à son domicile de Ouagadougou par des « individus armés », selon ses proches. Plusieurs autres militaires ainsi que des civils ont également été interpellés, a-t-on appris de source officielle. Fin septembre, le gouvernement avait déjà affirmé avoir déjoué « une tentative de coup d’Etat ».
Le Burkina Faso, dirigé par des militaires issus de deux coups d’Etat en 2022, est confronté depuis 2015 à des violences djihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaida et au groupe Etat islamique. Ces violences ont fait près de 20 000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.