L’Alliance pour la République (APR), ancien parti au pouvoir, suit-elle le même chemin que le Parti démocratique sénégalais (PDS), en déclin depuis sa perte de pouvoir en 2012 ?
Après un long règne, la coalition Benno Bokk Yakaar semble condamnée à la dislocation, surtout avec la décision de l’ex-président Macky Sall de rester à la tête de l’APR, moteur principal de l’ex-majorité présidentielle. Depuis la défaite électorale du 24 mars dernier et la détermination de Macky Sall à conserver la direction du parti malgré sa nouvelle résidence entre Marrakech et Paris, où il travaille pour le président Macron en tant qu’envoyé spécial du 4P, les tensions internes se sont intensifiées. Cela complique la remobilisation des troupes après le revers présidentiel.
Malgré sa décision confirmée lors du Conseil national du parti le 21 décembre 2023 de rester à la tête de l’APR, Macky Sall, désormais basé entre le Maroc et la France, semble de plus en plus déconnecté de ses partisans. Le divorce avec certains membres du parti est évident, avec des accusations de favoritisme personnel et de sabotage de la campagne électorale d’Amadou Ba, désigné candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar. Deux mois après la défaite, le ressentiment persiste et la remobilisation en vue des prochaines législatives reste problématique.
Le week-end du 25 au 26 mai, une délégation du Secrétariat exécutif national de l’APR, envoyée par Macky Sall à Kaolack et Diourbel, a rencontré un accueil froid. À Kaolack, la délégation dirigée par le président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop a été largement boycottée par les responsables locaux de l’APR. Seuls quelques membres, comme Aissatou Ndiaye Ndiaffate et Pape Malick Ndour, ont répondu présents, tandis que d’autres figures influentes, comme Mariama Sarr et plusieurs maires du département, ont refusé de participer.
De même, dans le Baol, de nombreux responsables locaux ont aussi boycotté la mission de remobilisation. Bien que certains, comme Dame Diop et Serigne Abdou Lahad Mbacké, aient participé, d’autres anciens ministres et directeurs généraux ont préféré s’abstenir.
Ainsi, après avoir dirigé le Sénégal pendant douze ans, l’Alliance pour la République peine à se relever de sa défaite et à mobiliser ses troupes pour reprendre sa place comme premier parti de l’opposition après les résultats du scrutin du 24 mars 2024.