L’adversité entre Ousmane Sonko et Macky n’est plus un secret. Ces deux leaders politiques se détestent à un point où l’on se demande s’ils sont les seuls candidats au fauteuil présidentiel. Le locataire du Palais et son entourage activent tous les leviers dont ils disposent pour freiner leur principal adversaire. De son côté, le leader du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) fait tout ce qui est possible pour succéder à Macky Sall. Mais cette adversité entre ces deux leaders finira mal. L’affrontement tant redouté risque bien d’avoir lieu. Toutes les conditions sont réunies.

Ousmane Sonko est l’une des personnalités politiques qui ne voient que la rue pour accéder au pouvoir. Depuis son apparition sur la scène politique, il a théorisé des mots et des concepts nouveaux. Pour l’actuel maire de Ziguinchor, la politique sénégalaise tourne autour des complots et de la violence. Il est sans doute le seul leader qui pousse les jeunes à aller affronter les forces de l’ordre. Les sénégalais sont tous témoins de ce qui s’est passé en mars 2021. Dans ses théories du complot, il avait incité ses souteneurs à venir l’accompagner au tribunal dans l’affaire Sweet Beauty. Résultat des courses : quatorze jeunes tués lors des manifestations…

sonkoA une année de la présidentielle, Sonko cherche toujours à rééditer le coup de mars 2021. Accusé de viol par Adji Sarr et de diffamation par Mame Mbaye Niang, le patriote en chef voient ses chances pour la présidentielle du 25 février 2024 s’amincir. Il suffit d’une seule condamnation pour que tout ce qu’il a bâti s’effondre. Avec la solidité juridique de ces dossiers, le maire de Ziguinchor ne peut qu’utiliser son arme favorite. Depuis le méga meeting de Keur Massar, Sonko est dans sa logique du « Gatsa Gatsa ». Le leader de Pastef cherche par tous les moyens la confrontation pour en finir avec le régime aux abois de Macky Sall.

Pour cela, Sonko tente par tous les moyens de provoquer le pouvoir. Jusque-là, Macky Sall n’avait pas répondu à ses appels du pied. Mais la donne semble changer. Le chef de l’Etat est dans l’optique d’appliquer ce qu’il avait dit lors de son discours « guerrier » au lendemain des événements de mars 2021. « Ce qui s’est passé en mars ne se reproduira plus », assurait le chef de l’Etat. Avec les gros moyens qui sont déployés lors des sorties de Sonko, on se rend compte que Macky ne badine plus avec la sécurité. Même si les moyens sont jugés excessifs, Macky cherche à rester maître du jeu. Surtout après les échauffourées à Mbacké et Touba.

Macky Sall n’est plus dans les réactions timides. L’incident sur la Corniche, au retour de Sonko du tribunal, ce jeudi 16 février, le prouve. Les forces de l’ordre ont utilisé des méthodes musclées pour extraire Sonko de son véhicule. Une action qui a fait réagir une bonne partie de la classe politique. Mais qui prouve également que Sonko est vulnérable. Toute sa garde rapprochée a été neutralisée en une fraction de seconde par les éléments du GIGN et du BIP. Aucun jeune n’est sorti quand le PROS (Président Ousmane Sonko) se faisait gazer à la Cité Keur Gorgui.

Des signes qui prouvent que Sonko va à la guerre très affaibli. Il n’est rien sans le peuple. Et derrière cette épreuve de force sur la Corniche, se cache une volonté manifeste de Macky de faire savoir que force restera à la loi. Une première tentative du régime pour faire comprendre qu’il possède les moyens de faire respecter la loi. Mais ces genres d’action ne seront pas sans conséquence avec la détermination des rares jeunes qui sont avec le leader de Pastef.

sonkoAccusé de viol et diffamation, Sonko est à un cheveu de se faire éjecter de la course présidentielle. Il pourrait ne pas ressortir du tribunal la prochaine fois qu’il y mettra le pied. Avec les mesures monstres du ministère de l’Intérieur, il serait impossible de l’y faire sortir. Mais une élection sans Ousmane Sonko est impensable pour ses partisans. Ces jeunes vont tout donner pour que cela ne se produise pas. Ainsi va naître la seconde vague de manifestations. Et tous les signaux prouvent que celle-ci sera plus meurtrière que la précédente.

La prochaine fois que les éléments de la BIP ou du GIGN tenteront de s’en prendre à Ousmane Sonko, ils devront utiliser autre chose que des grenades lacrymogènes. Le patriote en chef et ses militants semblent prêts pour le sacrifice final. L’Etat aussi a pris toutes les dispositions pour garantir à chaque citoyen le droit de circuler librement et en toute sécurité. Alors les personnes qui tenteront de semer le chaos doivent se préparer à en subir les conséquences. Mais Macky ne devrait pas trop tirer sur la corde. La Police et la Gendarmerie ne doivent pas être des milices à la solde d’hommes politiques.

Sonko est déterminé à se battre avec Macky Sall. Le patriote en chef, qui a déjà fait son testament, risque d’être seul sur le terrain. Les jeunes répondent de moins en moins à ses appels suicidaires. Seule sa défense virtuelle résiste sur les réseaux sociaux.

Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru