Entamée en aout 2017, la construction du pont à péage de Foundiougne et des voies d’accès devait s’étaler sur 34 mois, donc être achevée en juin 2020. L’infrastructure sera réceptionnée en mars 2021, neuf mois plus tard. Un retard qui s’explique, selon le ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, par des contraintes techniques liées, entre autres, à la finalisation du port de Ndakhonga qui fait face au pont de Foundiougne. Comme le précisent les techniciens de l’Ageroute, il a fallu assurer la protection des appuis de travées navigables contre le choc des navires pouvant atteindre 12.000 tonnes. Sans compter la nécessité d’assurer la navigabilité du fleuve au cours des travaux.
À l’heure actuelle, le pont se dessine perceptiblement au dessus de la mangrove. Du haut de ses 1350 mètres, ce sera le plus long pont du Sénégal. Ce dont se réjouit Oumar Youm qui a indiqué hier, lors d’une visite du chantier, que le pont à péage de Foundiougne est achevé à plus de 50%«. C’est un travail extrêmement sérieux, technique, effectué avec beaucoup d’intelligence, beaucoup d’harmonisation, des phases qui devraient nous permettre justement à terme, normalement, en mars 2021 de réceptionner ce pont qui va améliorer la fluidité, améliorer la circulation des personnes et des biens et aussi impacter positivement dans l’intégration du Sénégal dans la sous-région. Nous sommes déjà à plus de 50% et cela est très important dans un contexte où les difficultés ne manquent pas», assure le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du désenclavement.
120 kilomètres en moins pour rallier le Mali, réception du port de Ndakhonga Foundiougne en mars 2021
Oumar Youm ne manque pas de revenir sur les retombées induites par le projet. «À partir de Foundiougne on peut prendre des raccourcis pour aller en Gambie et je pense que c’est vraiment un ouvrage à saluer, à magnifier. Nous espérons qu’effectivement d’ici mars 2021 nous aurons un pont à l’usage de Foundiougnois qui va leur permettre de remplacer ce bac qui est vétuste, qui pose beaucoup de problèmes en termes de confort, beaucoup de problèmes dans le déplacement, en termes de lenteur aussi. Je pense que ce pont là est véritablement la solution durable qui permet d’améliorer de manière notable la mobilité au niveau de la sous-région et dans cette zone particulièrement enclavée, mais qui va bénéficier de beaucoup d’infrastructures de qualité», laisse-t-il entendre.
En visite aux côtés d’Oumar Youm sur le chantier du port à péage de Foundiougne, le ministre de la Pêche et de l’E?économie maritime s’est auparavant rendu avec ce dernier au niveau du port port de Ndakhonga-Foundiougne qui sera mis en service également en mars 2021. Il estime que l’impact économique de cette infrastructure est immense, et ajoute qu’une partie de l’activité économique sera déviée dans cette zone avec l’ouverture du port. Avec ce port, la création d’emplois va se faire en chaîne. Je n’ai pas le chiffre exact en tête, mais il y aura au moins quelques centaines d’emplois directs et des milliers d’emplois indirects», annonce-t-il. De la même manière, il souligne que l’infrastructure facilitera le transit des hydrocarbures vers le Mali raccourcissant le trajet de 120 kilomètres.