Coline Fay, Française incarcérée au Sénégal depuis sa participation mi-novembre à une manifestation de soutien à Ousmane Sonko a été libérée et expulsée vers la France, et est arrivée vendredi à Paris selon ses avocats et sa famille.
« Coline Fay est expulsée, c’est le juge lui-même » qui m’en a informé, a déclaré à ll’un de ses avocats, Me Cheikh Koureyssi Ba dans la nuit de jeudi à vendredi.
L’information a été confirmée par un autre de ses conseils en France, Juan Branco et par son frère Antonin Fay, qui a indiqué que la jeune femme était arrivée à Paris vendredi matin.
« Elle est bien arrivée, c’est avec grand soulagement qu’on l’a retrouvée ! », a déclaré M. Fay à l’AFP.
« Nous avons une grosse pensée pour les mille familles sénégalaises qui vivent la même chose. Et on espère que les détenus politiques seront libérés rapidement », a-t-il ajouté.
La jeune femme de 26 ans était accusée entre autres de « complot contre l’autorité de l’Etat » et « actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique », et avait été de nouveau inculpée la semaine dernière pour « tentative de sortie irrégulière d’une correspondance ».
« C’étaient des poursuites circonstancielles à la limite du ridicule », a estimé Me Ba. « C’est un ouf de soulagement », a-t-il réagi à l’annonce de sa libération, précisant qu’elle est « sous la responsabilité des forces de l’ordre » jusqu’à son arrivée en France, mais sans la présence de ses avocats.
Mme Fay, qui s’était engagée avec le mouvement écologiste Extinction Rebellion lors de ses études en Espagne, était venue travailler au Sénégal en tant que kinésithérapeute dans un centre pour femmes enceintes.
« Elle a le moral. C’est une fille résiliente », a ajouté Me Ba.
Depuis son incarcération, plusieurs rassemblements de dizaines de personnes à l’initiative des proches de Mme Fay se sont tenus à Grenoble (France), d’où elle est originaire.
L’ancienne ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna avait été interpellée mi-décembre à ce sujet dans un courrier adressé par l’avocat de la jeune femme, Juan Branco, et deux députés de gauche, l’écologiste Aurélien Taché et l’Insoumise Sophia Chikirou.
Le gouvernement français avait pressé les autorités sénégalaises de diligenter le cas de la jeune fille, selon Me Ba.