A César ce qui est à César, c’est l’homme politique, ancien député Mamadou Bamba Ndiaye qui a trouvé le mot approprié pour qualifier ce comportement caractéristique d’Ousmane Sonko, basé sur l’arrogance, la prétention et la mythomanie chronique.
La dernière sonkonerie de l’actualité politique, c’est ce gros mensonge sur la prétendue collecte en quelques heures de 125 millions de francs ou 128 millions de francs ou un montant proche de l’un ou l’autre, différents chiffres ayant été relayés par différents canaux.
Mensonge et prétention sur le délai car c’est de notoriété dans certains cercles, que les démembrements communaux de Pastef, partout où ce parti est présent sur le territoire national, ont été saisis plusieurs semaines à l’avance pour une contribution à verser à leur direction nationale vers la fin du mois de décembre, pour un montant supérieur ou égal à 25 000 F.
Mensonge sur les modalités de cette levée de fonds, car il ne s’est pas agi d’une collecte populaire comme on l’a prétendu, mais bien d’un prélèvement effectué par chaque instance communale sur sa caisse qui est alimentée par le produit des ventes de cartes de membres et les cotisations mensuelles des adhérents. Et on ne verra pas dans ce pays beaucoup de citoyens ordinaires qui pourraient déclarer de bonne foi avoir contribué à une opération de collecte de fonds du Pastef à la date indiquée.
Or, même si Ousmane Sonko et sa bande d’aboyeurs qui règnent sur une nébuleuse politico-affairiste pensent avoir bien verrouillé le secret, qu’ils se détrompent. L’on sait que plusieurs communes du pays sont absentes de la liste des localités ayant contribué parce que ne comptant aucun militant Pastef sur leur territoire. L’on sait aussi que parmi celles qui ont versé une enveloppe, beaucoup n’ont pas atteint la barre des 25 000 F. Le résultat a été qu’après centralisation des contributions, de nombreux départements ont envoyé au niveau national une enveloppe se situant souvent entre 100 et 300 mille francs. Certains grands départements ont pu atteindre le montant de 500 000 F grâce à l’effort de quelques fonctionnaires privilégiés et membres de Pastef. Kaolack apparaît dans ce paysage comme une exception et des militants locaux ne manquent pas de partager leur fierté avec leurs proches parce que le département s’est distingué en atteignant la barre de 1 million de francs, prouesse remarquable à l’échelle nationale. Mais les mêmes militants ne peuvent non plus s’empêcher de préciser sous le sceau de la confidentialité que cette performance a pu être réalisée grâce à l’apport d’un grand et généreux contributeur qui, à lui seul, a apporté autant que toutes les communes du département réunies. Il apparaît ainsi qu’il aurait fallu que le pays comptât 125 départements tous aussi performants que Kaolack pour mobiliser les 125 millions de francs annoncés dans les prétentions les plus modérées.
L’on sait aussi que contrairement aux fanfaronnades et autres sonkoneries qu’on a entendues ces derniers jours, le résultat de l’opération de collecte menée sur plusieurs semaines et non sur quelques heures, en prenant en compte l’apport de la diaspora et les promesses qui attendent d’être honorées, est inférieur à 50 millions de francs dans lesquels on retrouve aussi la part importante versée ou annoncée par quelques gros contribuables dont la générosité est loin d’être fortuite.
On se rend ainsi compte que le chiffre livré à l’opinion a été gonflé d’environ 150% représentant en valeur absolue plus de 70 millions de francs fictifs ou plus de 70 millions de francs nébuleux.
C’est facile de brandir des chiffres. La transparence commandait à Pastef de publier la liste détaillée des contributeurs ou au moins la liste des contributions par commune et des “gros donateurs” ; ce qu’il ne fera jamais.
Quant à ce Don Quichotte de la transparence, forcené hystérique lorsqu’il s’agit de mettre en cause des proches du pouvoir et qui a été le premier à défendre une telle nébuleuse, il a simplement jeté le masque pour s’afficher sous son vrai visage : un vil imposteur qui ne mérite même pas d’être cité nommément.
Moussa THIAM
Dialègne – Kaolack