Ce samedi 14 décembre 2024, lors de la célébration de la Journée mondiale des toilettes à Colobane, dans la région de Fatick, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a pris des décisions majeures pour améliorer le secteur de l’assainissement.
Face aux retards constatés dans la réalisation de projets de construction de toilettes, le ministre a annoncé la résiliation de contrats avec plusieurs entreprises jugées défaillantes. « Je ne saurais cautionner de telles lenteurs au vu de l’importance cruciale de l’accès à des toilettes dans des conditions dignes, » a-t-il déclaré.
Des réformes pour répondre aux défis sanitaires
Malgré les avancées notables dans certaines zones, M. Dièye a reconnu que l’assainissement reste un défi majeur, notamment dans des régions comme Fatick où environ 15 % de la population pratique encore la défécation à l’air libre, un chiffre supérieur à la moyenne nationale.
Le ministre a également réaffirmé l’engagement de l’État à poursuivre des projets d’envergure pour atteindre l’objectif de développement durable (ODD) 6.2, visant à garantir l’accès universel à des infrastructures sanitaires adéquates d’ici 2030. « L’accès à des toilettes gérées en toute sécurité est un enjeu collectif qui nécessite des efforts soutenus à tous les niveaux, » a-t-il souligné.
Projets ambitieux d’ici 2029
Pour répondre à ces enjeux, le ministère prévoit de réaliser :
- 150 000 latrines pour les ménages.
- 700 édicules sensibles aux genres et adaptés à l’hygiène menstruelle.
Ces projets seront mis en œuvre par la Direction de l’Assainissement et l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (ONAS).
Soutien des autorités locales
Lors de cette cérémonie, le maire de Colobane, Dame Ndiaye, a exprimé son soutien total aux initiatives du ministère. Il a souligné l’importance de sensibiliser la population à l’entretien des infrastructures et a promis d’accompagner les projets avec des partenaires locaux pour fournir des produits de nettoyage et désinfectants.
Progrès et défis persistants
Selon les rapports de l’OMS et de l’UNICEF (2023), près de 2 milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à des services d’hygiène de base, et 653 millions en sont totalement dépourvues. Au Sénégal, bien que le taux d’accès global à l’assainissement atteigne 61,2 %, il reste des disparités entre les zones urbaines (71 %) et rurales (52,6 %).
Pour Cheikh Tidiane Dièye, l’amélioration des infrastructures doit aller de pair avec la sensibilisation et la formation des populations pour garantir un usage optimal des installations. « Changer les comportements est aussi essentiel que construire des infrastructures, » a-t-il conclu.
Ces réformes illustrent la volonté du gouvernement, sous l’impulsion du président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko, d’inscrire l’assainissement parmi les priorités de l’agenda national de transformation Sénégal 2050.