Cet attribut me paraît très limité vu la dimension de Seriñ Aatu Jaañ et celle de son œuvre. Sa vie est un long combat mais il s’en est sorti vainqueur. Car l’histoire ne l’oubliera jamais. L’histoire continuera toujours à raconter sa trajectoire. La postérité continuera à retenir ton nom. Voilà un homme utile qui a su faire la synthèse de choses parfois très inconciliables. Il était un artiste au service de Serigne Touba.
Jëwriñ Aatu Jaañ était un murid au-delà qu’il soit musulman, mais un murid très engagé. Il avait pris parti pour Seriñ Tuuba. Il savait qu’être murid, c’est s’engager pour la cause de Seriñ Tuuba et il a donné la preuve. Jëwriñ Aatu Jaañ a fait son choix. Il a choisi de servir Seriñ Tuuba. Mission qu’il a pleinement réussie. Seriñ Tuuba, c’était sa vie, son service, sa mission. Il avait fait allégeance à lui. Hier il était soldat, Seriñ Aatu Jaañ restera toujours le soldat de Seriñ Tuuba et pour la postérité. Il était toujours prêt dans le service de Seriñ Tuuba. Il lui a dédié sa vie, sa force, sa détermination et son être.
Jëwriñ Aatu Jaañ est le symbole de la mission d’un illustre homme Seriñ Abdul Ahad Mbaké. Son histoire ne peut être racontée sans faire référence à Seriñ Abdul Ahad Mbaké. Ce dernier, c’était l’ordre et la rigueur au service de Seriñ Tuuba. C’est cette mentalité qui a forgé Jëwriñ Aatu Jaañ et ce qui était devenu Dahira des étudiants mourides et plus tard Hizbut Tarqiyya.
Dans le temple de la science où le marxisme, l’athéisme, les idées de l’ailleurs régnaient en maîtres, Seriñ Aatu Jaañ et ses amis avaient choisi de changer le monde par la pensée et l’action de Seriñ Tuuba. Sur ce , ils ne se sont pas laissés impressionner par les arguties scientifiques ou méthodiques. Leur démarche avait une cohérence de fer : musulman mais mouride ; scientifique mais croyant, africain mais sénégalais. C’est pour cette raison qu’ils étaient tous inassimilables. Leur différence avec les autres était que partout où ils étaient, ils étaient des mourides. Là où les étudiants s’occidentalisaient, les étudiants mourides se mouridisaient.
C’est cette histoire que Jëwriñ Aatu Jaañ a porté durant toute sa vie. C’est pour cette raison qu’il nous imposait de porter le baay lahat et il était en première ligne. C’est ainsi qu’il mena un combat contre l’acculturation et l’occidentalisation. C’est ainsi qu’il a changé le destin de beaucoup d’élèves et d’étudiants. Sa grandeur est de concilier l’inconciliable, de tenir les deux bouts de l’échelle, de corriger la tentation de l’enfermement par l’ouverture au monde sans se renier et perdre ses valeurs.
Repose toi Jëwrñ au coté des nobles et vertueux serviteurs de Serigne Touba après tant d’années de dure labeur.
Mes condoléances à sa famille, ses parents et condisciples. Qu’Allah l’accueille dans Son paradis par la grâce de Seriñ Tuuba.
MMD
