L’article sur la gestion Train Express Régional(Ter) paru récemment dans le journal «Le Figaro», a fait couler beaucoup d’encre et de salive. «La société de Train Express Régional sénégalais est détenue à 100% par la Société nationale des chemins de fer français (Sncf)», révèle le journal. Une information démentie par le gouvernement sénégalais. Mais au-delà de la tempête médiatique que cet article a suscitée au Sénégal, force est de dire que cette information sur les affaires du pays de la Teranga, n’a pas été distillée de manière anodine.
A quelques mois de l’élection présidentielle, le gouvernement français est très regardant sur ce qui se passe au Sénégal. Et leurs médias jouent visiblement l’avant-match. En effet, «France 24» et «RFI», considérées comme des instruments de l’influence française à l’étranger, ont interviewé, il y a quelques semaines, le président du Pastef, Ousmane Sonko. La chaîne «France 24» a été créée en 2005, suite à la volonté du Président Jacques Chirac de donner à la France une voix à l’étranger face à ses principaux protagonistes sur le plan international comme les États-Unis, qui étaient en avance sur ce plan (à travers «CNN»).
Ainsi, si «France24» accepte d’interviewer un opposant politique qui n’a jamais caché son aversion par rapport à la politique jugée hégémonique de la France, il y a anguille sous roche. D’autant plus que le bouillant maire de Ziguinchor avait tiré à boulets ces médias français, après un article de «RFI» qu’il avait jugé trop à charge contre sa personne. Et pourtant, pour essayer de »normaliser » ses rapports avec un opposant très populaire et adulé par la jeunesse, ce média de l’État français n’a pas craché sur un entretien avec Ousmane Sonko. Pourquoi ? Cherche-t-il à l’amadouer dans un contexte où de nombreux pays de la sous-région sont dirigés par des militaires ? Veut-il montrer que l’ex inspecteur des Impôts va rentrer dans les rangs s’il conquiert le pouvoir ?
Quoi qu’il en soit, la France compte jouer sa partition pour garder sa dernière zone de confort ouest-africaine. Dans le même registre, l’hebdomadaire «Jeune Afrique» vient jouer les services »après-vente », après l’interview de France 24 en publiant un article intitulé : «Ousmane Sonko prend-t-il ses distances avec les anti-français ?», tout en étant conscient de la proximité de ce dernier avec Guy Marius Sagna, anti-français par excellence.
Et si on ajoute à cela, l’article de «Figaro» qui met mal à l’aise le gouvernement sénégalais, certains peuvent se demander si Macron n’est-il pas en train de lâcher son »ami » Macky Sall ? La question n’est pas tranchée, mais la France cache bien son jeu au Sénégal. Va-t-elle soutenir le Président Macky Sall dans ses velléités présumées de troisième mandat afin de garder ses intérêts au Sénégal? Où va-t-elle, au contraire, prendre le risque de »supporter » Ousmane Sonko , jugeant la troisième candidature trop risquée pour elle à la lumière de ses expériences malheureuses dans la sous-région ? L’avenir nous le dira. En entendant, ses médias lancent le débat au Sénégal, nous dit « L’As ».