La coalition Yewwi Askan Wi, qui a implosé à la suite des investitures pour les Législatives de juillet prochain, est secouée par une affaire de taupes. Les personnes en question sont soupçonnées d’être de connivence avec non seulement le camp présidentiel, mais aussi avec Karim Wade. « Tribune »
La coalition Yewwi Askan Wi est minée par une rocambolesque affaire de taupes, qui ravive les soupçons déjà attisés par les investitures pour les Législatives de juillet prochain. Si les taupes en cause étaient des serpents, on les auraient appelé «couleuvre à deux têtes», car elles parlent non seulement avec le camp présidentiel mais également avec Karim Wade, renseigne notre source.
Yewwi qui est secouée par une forte contestation, suite aux choix de ses candidats pour la députation, fait également face à un problème de validation de sa liste à Dakar.
On apprend que celle de Pikine comporterait les mêmes problèmes de parité pour cette coalition, dont les mandataires n’ont pas été ratés par Cheikh Bara Dolly Mbacké, qui a déclaré que «Wallu et Yewwi ont tenté en connaissance de cause, de tromper la vigilance de l’administration en charge des élections».
Pour ce député de l’opposition, «si Barth’ et Cie doivent se plaindre, c’est auprès des mandataires que sont Déthié Fall pour Yewwi Askan et Lamine Thiam pour Wallu, qu’ils doivent le faire».
Au Sénégal, le champ politique est fait de reniements, de retournements de veste les uns plus spectaculaires que les autres. On se rappelle du cas Bamba Fall qui a utilisé la bannière de Gueum Sa Bopp, profité de ce statut pour un bon coup de pub médiatique, pour rempiler à la tête de la mairie de la Médina.
En tout cas, une fois élu, Bamba Fall n’a pas attendu pour rejoindre Macky Sall. Lors des Locales de janvier dernier, la transhumance a été sanctionnée. Des personnalités politiques comme Idrissa Seck et consorts, qui étaient populaires chez eux, ont perdu dans leur bureau de vote à la suite de leur transhumance
Au Sénégal, l’arène politique est faite de reniements, de coups bas et de trahisons. Tant de trahisons, de transhumances, de reniements et de revirements les uns plus inattendus que les autres, attestent que sous nos cieux, la politique n’est pour servir mais pour se servir.
Khalifa Sall voulait faire figurer son propre poulain…
Le risque de forclusion de la liste de Yewwi a suscité une véritable polémique. Selon le parlementaire, ce qui s’est passé à Dakar entre la coalition Yewwi et Wallu, est très simple.
Il explique : «Khalifa Sall voulait faire figurer son propre poulain tandis que le PDS manœuvrait aussi pour placer son responsable à Dakar. Nous avons discuté pour le retrait de l’autre, mais en vain. Nous n’avons pas pu trouver un terrain d’entente. C’est par la suite que nous avons mis les deux hommes sur la liste», a fait savoir le président du groupe parlementaire « Liberté et Démocratie », Serigne Cheikh Mbacké Bara Dolly.
Par contre, révèle t-il, avant de déposer la liste, nous savions parfaitement que la liste avait cinq hommes et deux femmes. «Tout le monde savait que notre liste n’était pas paritaire. On voulait tromper la vigilance de la Direction générale des élections. Le PDS a proposé Joseph Sarr et Khalifa Sall a proposé Babacar Mbengue. Ce dernier est le poulain de Khalifa par ailleurs maire de Hann Bel-Air et le choix du PDS est également un responsable politique à Hann Bel-Air», indique Bara Dolly.
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