Le « Thiant » nocturne d’un groupe de jeunes Baye Fall a fini en bataille rangée avec des agents de police du commissariat d’arrondissement de Guinaw-rails de la banlieue dakaroise. Il y a eu des échanges de projectiles et de grenades lacrymogènes entre les flics et les jeunes garçons.
Les jeunes se sont donné auparavant rendez-vous dimanche dernier dans un quartier de Guinaw-rails Nord pour y tenir une manifestation religieuse nocturne communément appelée “Thiant”.
Ils choisissent cependant la voie publique et s’y installent en grand nombre avec tout leur matériel de sonorisation et autres tam-tams. Ils paralysent ainsi le trafic routier sur la route principale et obligent certains automobilistes à rebrousser chemin ou plutôt à s’engouffrer, malgré tous les risques d’accidents.
Alors que les éléments de la brigade de recherche du commissariat d’arrondissement effectuent une patrouille dans le quartier, ils tombent sur le “Thiant”, immobilisent net leur véhicule d’intervention et débarquent sur les lieux.
Ils constatent d’abord l’occupation illégale de la voie par les organisateurs de la cérémonie. et leur intiment l’ordre de débarrasser le plancher. Ils réclament aussi l’autorisation d’organisation de la veillée religieuse. Mais, vu que ces derniers ne détiennent pas le sésame, ils leur rappellent les mesures d’interdiction de rassemblement public liées au contexte de la pandémie à coronavirus.
Face à l’infériorité numérique des policiers, les jeunes sonnent la rébellion, poussent des cris de guerre à tout bout de champ et lancent la grande offensive de désobéissance civile contre l’autorité de l’Etat.
Ils s’opposent farouchement comme un seul homme à l’action des agents de terrain et tiennent vigoureusement à leur “Thiant” illégal. Une vive dispute éclate entre les deux camps. Des jeunes s’arment de projectiles et commencent à attaquer le véhicule de police. Les flics opèrent un repli stratégique et se mettent aussitôt sur la défensive.
Les assaillants encercle le pick-up de police et intensifient l’intifada. Les agents dégoupillent une grenade lacrymogène et balancent l’explosif dans les rangs des talibés , en guise de représailles à la surprenante attaque aux jets de projectiles contre leur fourgonnette.
Ragaillardis par le repli stratégique des agents de terrain, les jeunes débarquent aux alentours du commissariat de la localité et continuent à balancer des projectiles.