Objet : Demande de réparation de préjudices subis par le Groupe WalFadjri
Excellence,
Il y a un an, nous vous faisions part des profondes difficultés que traverse le Groupe WalFadjri, dans un contexte où exercer le métier de journaliste au Sénégal est devenu un véritable parcours du combattant. Hélas, loin de s’atténuer, ces difficultés se sont accentuées au fil du temps.
Sous le régime précédent, WalFadjri a été l’un des médias les plus durement touchés pour avoir osé donner la parole à l’opposition. Notre signal a été à plusieurs reprises suspendu, nous privant ainsi de revenus importants. Le harcèlement constant contre nos journalistes a également terni notre image auprès des annonceurs, qui ont fini par se détourner de nous.
Avec l’alternance politique issue de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, nous avions placé de grands espoirs dans le changement annoncé. Cependant, force est de constater que nos difficultés perdurent, voire s’aggravent.
La Cour suprême, saisie de l’affaire liée à la suspension injustifiée de notre signal, a tranché en notre faveur. Pourtant, à ce jour, cette décision n’a toujours pas été exécutée. Pire encore, nos tentatives de règlement à l’amiable, adressées aux ministres de la Justice, des Finances ainsi qu’au Premier ministre, sont restées sans suite.
À cela s’ajoute l’arrêt brutal de nos contrats publicitaires avec l’État et ses démembrements. Les prestations déjà exécutées n’ont jamais été payées. Quant à l’aide à la presse, prévue dans les lois de finances 2024 et 2025, elle n’a toujours pas été débloquée.
Comme si cela ne suffisait pas, un incendie dévastateur a ravagé notre principal studio de production, récemment rénové à coups de centaines de millions. Ce sinistre a porté un coup dur à notre capacité de production, et sa remise en état reste hors de portée sans soutien.
Malgré ce contexte difficile, nous tenons bon : salaires, charges, obligations fiscales et sociales continuent d’être honorés autant que faire se peut.
Excellence, lors de votre rencontre avec la presse nationale le 4 avril dernier, vous avez réaffirmé votre engagement pour la justice et l’équité. C’est dans cet esprit que nous vous adressons cette lettre ouverte, en toute humilité et avec le plus grand respect, pour solliciter les diligences suivantes :
Une indemnisation juste et équitable pour la suspension illégale de notre signal, conformément à la décision rendue par la Cour suprême.
Le versement de l’aide à la presse pour les exercices 2024 et 2025, comme prévu dans les lois de finances votées.
Le paiement des factures échues dues par l’État et ses démembrements, relatives à des prestations déjà effectuées sur la base de bons de commande validés.
Nous restons disponibles pour toute discussion dans un esprit de dialogue constructif et de règlement à l’amiable.
Espérant trouver auprès de vous une oreille attentive et une action rapide, nous vous prions d’agréer, Excellence, l’expression de notre plus haute considération.
Me Cheikh NIASS
Président Directeur Général du Groupe WalFadjri