La gestion de l’Etat pousse souvent les acteurs à choisir entre des exigences contradictoires. Si en effet, ‘’la raison d’Etat’’ pousse souvent ce dernier au secret, car tout ne peut pas être étalé sur la place publique pour des raisons justement de sécurité et de stabilité, l’exigence de rendre compte aux citoyens-mandats doit aussi pousser cette même structure à la transparence.
C’est ce qui fait que les autorités publiques sont souvent écartelées entre ces contradictions. Et tentent, parfois, de communiquer sur certaines questions d’une manière ou d’une autre. Car, parfois, la communication devient une exigence. Et on ne saurait la conduire n’importe comment. C’est ce qui fait d’ailleurs que des institutions publiques particulières comme l’Armée, la Police, la Gendarmerie ont leurs services de communication. Parfois même, un organe d’information si l’on prend l’exemple de la Gendarmerie avec ‘’La Grenade’’.
Parce que ces corps, démembrements de l’Etat, sont désormais conscients du fait que malgré le caractère sensible de leurs missions, les populations ont parfois le droit de savoir. Mais, quand deux cadres, un de la gendarmerie et l’autre du renseignement militaire, disparaissent, les populations s’interrogent. Et le communiqué qui a avait été justement envoyé par le Parquet en guise d’explication a poussé la nation entière à s’intéresser à cette affaire. Ce qui, d’ailleurs, en rajoute aux exigences des proches et des citoyens. Il s’y ajoute le fait que beaucoup d’informations contradictoires circulent, certains traitements médiatiques de cette affaire posent par ailleurs problème.
En tout état de cause, au regard de la gravité de la situation, il est légitimement attendu des autorités davantage d’informations sur la question. Le Procureur et ses services se doivent donc de monter au créneau pour davantage d’explications si tant est que des informations supplémentaires et utiles sont disponibles. On peut comprendre que l’Etat ne saurait tout dire mais sur ces disparitions, la mort de François Macabou et bien d’autres de ce genre, les populations sont souvent sur leur faim et ont le droit de savoir.
Or, là-dessus, les interrogations sont légitimes. Et les fake-news font légion. Ce qui en rajoute à la confusion générale. C’est d’ailleurs ce qui explique la sortie de la famille et des proches des concernés en exigeant, à juste titre, la vérité.