Birame Soulèye Diop : Ministre de l’Énergie… Verbale?
Gatsa-Gatsa et Gaffes d’État : « Wakh Katou Ndiakhoum » ou Ministère de la Bagarre Nationale?
Ministre de l’Énergie… Verbale? a dit: “Le Gatsa-Gatsa est aujourd’hui plus que jamais de mise”.
C’est donc ça la nouvelle doctrine gouvernementale ?
Une stratégie énergétique fondée sur les insultes ?
Un plan minier pavé de provocations ?
Un référentiel 2050 sous perfusion de clashs ?
On croyait que l’ère Macky avait été enterrée avec fracas, mais visiblement, on a juste changé de casting.
Il est des ministres qui gèrent l’énergie du pays. Et puis, il y a ceux qui gaspillent l’énergie nationale. Monsieur Birame Soulèye Diop, ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, semble avoir confondu son ministère avec un ring de boxe ou, au mieux, une caserne de jeunesse belliqueuse en plein camp scout révolutionnaire.
La République pour un dojo!
Avons-nous vraiment besoin de ministres manifestement de l’escalade verbale, qui se surpassent dans l’art de transformer un propos d’État en punchline de quartier?
Que retenir de sa dernière prestation en public, sinon un long chant de guerre saturé de menaces, d’appels à l’insulte, de stratégie du « coup pour coup », et de déclarations dignes d’un chef de clan paranoïaque ?
Le « gatsa-gatsa » est, selon lui, « plus que jamais de mise ». Ah bon? Voilà donc le nouveau pilier de la diplomatie républicaine ?
Le Sénégal, gouverné à coups de répliques de rue, version remake de Fight Club au sommet de l’État.
Et quand ce ministre ne dit pas de répondre par l’insulte, il invite ses « frères » et « sœurs » patriotes à rester « en ordre de bataille », prêts à « tout » pour défendre leurs guides… Bec et ongles. Pardon, Monsieur le Ministre, le peuple sénégalais n’a pas voté pour des croisés du verbe tranchant, mais pour des bâtisseurs de réformes. Pas pour des bataillons du clash permanent, mais pour des hommes d’État dignes, sobres, et compétents.
Et puis soyons clairs : le fameux « gatsa-gatsa » n’a jamais amené Pastef au pouvoir. C’est la colère populaire, et la mobilisation des citoyens pacifiques qui ont balayé le régime précédent. Pas les menaces, pas les insultes, encore moins les rixes verbales de comptoir.
La preuve ? Quand Macky Sall voulait tester le rapport de force, il a géré le « gatsa-gatsa » en envoyant ses opposants à Rebeuss ou au Cap Manuel sans lever la voix. Et qu’a fait ce fameux « gatsa-gatsa » ? Il s’est tu, il s’est soumis, il a disparu. Où étaient tous ces guerriers de circonstance quand les prisons débordaient ?
Quelle honte, aujourd’hui, de transformer une tactique de survie en idéologie d’État.
Il est donc inacceptable qu’un ministre de la République, au lieu de parler de production énergétique, de transition verte, de souveraineté minière, passe ses week-ends à haranguer des militants pour leur apprendre l’art d’insulter avec méthode. Vous avez dit Vision 2050 ? On dirait plutôt Régression 1950!
Que faut-il répondre à M. Diop, si ce n’est que le Sénégal n’a pas besoin de griots armés de violence symbolique pour « protéger » ses dirigeants ? Le respect ne s’impose pas avec des menaces, il se mérite par la compétence, la retenue, et l’exemplarité.
La République, ce n’est pas un groupe WhatsApp où on menace, insulte et « gatsa-gatsa » dès qu’on est piqué dans son ego. C’est un espace de responsabilités, de débats d’idées, de pluralisme. Et si le ministre Diop veut une armée de défenseurs personnels, il ferait mieux de démissionner et de créer un fan-club privé. Le peuple n’a pas voté pour une milice d’élus survoltés, mais pour des serviteurs de l’intérêt général.
Soyons clairs encore une fois: ce ne sont ni les cris, ni les menaces, ni les postures martiales qui ont fait tomber Macky Sall. C’est le peuple sénégalais, debout, conscient, mobilisé, assoiffé de justice et de dignité. Et pendant que certains s’échauffaient à coups de slogans, Macky, lui, les a tous calmés, en silence, avec des dossiers et des menottes. Le Gatsa-Gatsa avait échoué. Pitoyablement. Spectaculairement. Tragiquement.
Aujourd’hui, ceux qui se sont tus dans les geôles veulent rejouer la scène comme si l’histoire leur appartenait. Mais le peuple a la mémoire longue. Ce même peuple qui s’impatiente aujourd’hui, dans les files d’attente, dans les hôpitaux en panne, face aux prix qui flambent, aux jeunes qui désespèrent, aux enseignants et greffiers en grève, à l’électricité qui saute,… pendant que le ministre de l’Énergie fait sauter les plombs de la République.
Les propos de Birame Soulèye Diop ne sont pas simplement maladroits. Ils sont dangereusement populistes, outrageusement irresponsables, et indignes de la fonction qu’il occupe. Qu’un ministre appelle publiquement à insulter les opposants, à “se battre s’il le faut”, à se “mettre en ordre de bataille”, prouve une chose :
nous sommes gouvernés par des militants frustrés, et non par des hommes d’État lucides.
Il faut le rappeler : un ministre n’est pas un bouclier humain. Il est au service de tous les citoyens, pas d’un duo d’icônes politiques érigés en divinités intouchables. Diomaye et Sonko ne sont ni des prophètes ni des rois. Ils sont redevables, critiquables, perfectibles, comme tout responsable public dans une démocratie. Et ceux qui réclament le respect en brandissant la menace n’ont rien compris au respect.
Le plus triste, c’est de voir un ministre parler de “Vision Sénégal 2050” avec une rhétorique tout droit sortie d’un épisode de “Thies Street Fighters”. Une vision d’avenir ne peut pas se construire sur la division, l’insulte et la paranoïa. Il est temps que le président Diomaye Faye recadre fermement ses ministres, surtout ceux qui confondent leur poste avec une plateforme de propagande de parti.
L’État est au-dessus du parti. La République est au-dessus du Gatsa-Gatsa. Et le peuple mérite mieux.
En attendant, pendant que les ministres, directeurs généraux et responsables de Pastef, jouent aux gladiateurs de quartier, le peuple, lui, s’impatiente : coût de la vie, chômage, écoles sans tables, hôpitaux sans lits… Et zéro gatsa-gatsa pour régler cela.
Alors, Monsieur le ministre, un conseil :
Coupez le micro, rallumez les lumières, et branchez-vous enfin sur la vraie urgence du pays.
La transition énergétique, ce n’est pas un appel à l’insulte. C’est une obligation morale, sociale, et historique. Vous avez du gaz. Exploitez-le. Pas la colère.
Monsieur le Ministre, baissez le ton. Montez le niveau!
Just Saying!
Par Ndiawar Diop
ndiawardiop.com