@Atlanticactu.com – S’ils ne sont pas officiellement candidats, les deux socialistes ont posé des jalons ce week-end en vue d’une candidature à la présidentielle. Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg ont fait dimanche un pas supplémentaire vers une possible candidature à la présidentielle de 2022. La maire de Paris lancera dans une dizaine de jours une « plateforme d’idées » alors que l’ancien ministre de l’Economie fonde, lui, un nouveau parti.
Seront-ils candidats à la présidentielle 2022 ? Pour le moment, Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg préfèrent entretenir le suspense. Mais la maire de Paris comme l’ex-ministre de l’Economie ont accéléré le tempo ce week-end. L’entourage de l’édile parisienne a annoncé dimanche le lancement d’une « plateforme d’idées » pour préparer la présidentielle. Le même jour, les proches de Montebourg ont lancé un nouveau parti politique, L’engagement, destiné à soutenir une candidature de l’ex-élu de Saône-et-Loire. Ligne politique, stratégie, soutiens… 20 Minutes fait le match entre les deux socialistes.
La ligne politique : la social-écologie vs la démondialisation
Arnaud Montebourg insiste pour sa part depuis des années sur la démondialisation et le « made in France ». Pour celui qui est désormais producteur de miel, la crise du coronavirus a montré les limites du système actuel et redonné du crédit à la souveraineté nationale. « La démondialisation est en train de se concrétiser », dit-il encore samedi au Point. L’ancien ministre plaide également pour l’annulation de la dette issue de la crise du Covid-19 et « un plan social au sommet de l’État » pour mettre fin au « règne de la technocratie actuelle ».
La stratégie : L’union de la gauche vs l’union des souverainistes
Anne Hidalgo espère pouvoir réussir l’unité à gauche comme elle l’a fait dans la capitale. Son entourage dit vouloir discuter avec tous les alliés potentiels : EELV, Génération. s, le PCF voire La France insoumise. « C’est une personnalité de premier plan. Elle a le bon profil pour incarner l’espace politique qui rassemble les socialistes, les écologistes, voire les communistes », veut croire l’ancien député frondeur Laurent Baumel. Les semaines passées ont toutefois montré que l’édile parisienne pouvait aussi avoir des relations tendues avec ses alliés écologistes, sur la laïcité notamment.
De son côté, c’est autour des questions de souveraineté que l’ancien ministre veut rassembler, à gauche… mais aussi à droite. « Mon sujet, ce n’est pas la droite ou la gauche, c’est la France. Il va falloir unifier les Français et proposer un projet de reconstruction », disait-il à BFMTV en novembre. « Il veut transcender la ligne de clivage droite/gauche, avec un arc souverainiste, comme Jean-Pierre Chevènement avant lui lorsqu’il s’était adressé aux républicains des deux rives [à la présidentielle 2002] », indique Laurent Baumel. « C’est un espace politique qui n’existe pas aujourd’hui. Vous ne pouvez pas faire asseoir à la même table des écolos et des souverainistes de droite, sauf si ça mord dans l’opinion, si vous êtes à 40 % dans les sondages ». Arnaud Montebourg sera également concurrencé sur cette ligne par Jean-Luc Mélenchon, le candidat des insoumis.
La candidate portée par le PS VS l’électron libre
Ces derniers mois, Anne Hidalgo a soigné ses relations avec ses alliés socialistes, en rencontrant plusieurs personnalités du parti, dont François Hollande, Laurent Fabius et le Premier secrétaire, Olivier Faure, qui a réaffirmé dimanche qu’elle ferait « une excellente présidente ». La candidature de la maire de Paris est soutenue par de nombreux cadres, dont les présidents des groupes PS à l’Assemblée, Valérie Rabault, et au Sénat, Patrick Kanner. Si le soutien du PS semble en bonne voie, les rapports avec les écologistes, qui organiseront leur propre primaire à la rentrée 2021, s’annoncent plus tendus.
Arnaud Montebourg apparaît bien plus isolé que la maire de Paris. L’entrepreneur ne peut pour l’heure s’appuyer que sur « une cinquantaine » de personnes pour la mise en place de son parti, selon le chiffre cité par des proches à l’AFP.
« Anne Hidalgo a l’institution et Arnaud Montebourg la transgression. Ils n’ont pas la même stratégie. Montebourg apparaît plus en rupture, avec le quinquennat de François Hollande mais aussi avec le PS. Il reste dans une logique de croissance externe, de start-up politique, comme il l’a fait d’ailleurs dans le domaine économique », assure François Kalfon, son ancien directeur de campagne à la primaire PS de 2017. Mais, sans soutien de parti traditionnel, ses proches reconnaissent à l’AFP, « le financement va être un problème ».
Source : 20minutes.fr
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