Elle a gardé le silence pendant seize ans. Selon les informations du journal le Parisien, la chroniqueuse et écrivaine Florence Porcel accuse l’ex-star du 20 heures de TF1, Patrick ­Poivre d’Arvor, de l’avoir ­violée à plusieurs reprises entre 2004 et 2009, dans un contexte d’emprise psychologique et d’abus de pouvoir. Elle a déposé plainte contre lui auprès du parquet de Nanterre, qui a ouvert cette semaine une enquête pré­liminaire pour «viols», a ­confirmé le parquet à l’AFP.

Emprise psychologique

Selon des sources concordantes du Parisien, l’enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne de la PJ parisienne. La plaignante n’a pas encore été entendue par la police, a précisé à l’AFP une source proche du dossier. Florence Porcel – qui tient aujourd’hui une chaîne YouTube de vulgarisation scientifique – a rencontré l’icône télé en 2004. Après un premier échange par lettres sur les écrits de chacun, de premiers signes de harcèlement sexuel apparaissent. PPDA lui demande par téléphone son âge, une description physique. Puis la conversation dérape sur sa vie intime, son absence de petit ami, sa virginité, la fréquence à laquelle elle se masturbe. «Gênée par cette conversation» mais «flattée qu’une telle célébrité s’intéresse à elle», elle se présente dans les locaux de TF1 pour lui demander des ­conseils pour que ses textes soient publiés. Elle le rencontre après le JT dans son bureau. Subitement, il «lui propose un verre d’alcool avant de l’agresser sexuellement en l’embrassant puis en introduisant sa main dans sa culotte». Tétanisée, l’étudiante aurait ensuite été violée par le présentateur vedette, selon le Parisien. «Elle est alors âgée de 21 ans, en convalescence d’une tumeur au ­cerveau et encore vierge», précise le quotidien. Il aurait aussitôt pris congé de la jeune femme en lui demandant de taire les faits.

Les violences continuent quelques années plus tard, un après-midi d’avril 2009. Lors d’une autre rencontre, PPDA l’aurait à nouveau violée en lui «impos[ant] une fellation sans protection par la force». Florence Porcel décrit un mécanisme d’emprise psychologique «dans lequel elle se serait alors enferrée», et serait restée dans le déni en raison de l’admiration qu’elle portait à l’homme célèbre. Présenté comme une fiction, son roman Pandorini, publié aux éditions JC Lattès en janvier, semble transposer dans un autre milieu, celui du cinéma, les violences que l’écrivaine aurait elle-même subies.

Accusations «absurdes et mensongères»

Patrick Poivre d’Arvor a fait savoir jeudi soir par le biais de son avocat qu’il «récus[ait] fermement» les accusations, qualifiées d’«absurdes et mensongères». Il s’est dit «révolté par la manière dont on cherche à l’instrumentaliser pour assurer la promotion d’un roman», a poursuivi Me François Binet dans un communiqué à l’AFP, précisant que l’ancien présentateur était prêt à être entendu par les enquêteurs, et comptait déposer plainte pour «dénonciation calomnieuse» contre Florence Porcel.