« Sauver l’administration sénégalaise« , c’est l’appel lancé par le Président national des entrepreneurs du Sénégal (Rnes). Mamadou Thiam, lors de cet entretien avec Senego, est revenu sur la situation politico-économique du pays. Occasion pour lui de faire des propositions aux autorités sur la création d’emplois, afin d’en faire profiter les jeunes et arrêter la saignée qu’est la migration irrégulière.

Migration irrégulière et manque d’emploi au Sénégal…

« Les jeunes ne savent plus à quel Saint se vouer« , a constaté notre interlocuteur qui rappelle leur Panel organisé récemment, sous le thème : « L’entrepreneuriat face à la problématique de l’émigration clandestine« . Une rencontre, soutient-il, avec pour objectif de trouver des solutions face au fléau de la migration irrégulière. « Des solutions ont été proposées… Et Diop Sy avait même proposé que chaque entrepreneur puisse parrainer deux jeunes. Ce qui pourrait aboutir à des solutions… Et nous sommes sur le point de rassembler des jeunes afin de les écouter et voir dans quelle mesure les financer dans le domaine d’activité de leur choix. Un pays ne peut se développer sans que les citoyens aient la possibilité de travailler« , a soutenu M. Thiam sur Senego.

Formation et emploi…

« Nous avons une population sénégalaise très jeune… Et un jeune désespéré est sujet à de nombreuses tentations« , a-t-il remarqué. A cet effet, il estime que la « première chose à laquelle devait penser l’Etat c’est de trouver un travail à ces jeunes. Et c’est ce manque d’emploi qui a provoqué cette immigration irrégulière. Ils sont nombreux les jeunes avec leurs diplômes en poche, sans métiers. Il faut penser à les former, parce que c’est bien beau de créer la DER et autres, mais on ne peut financer une personne sans qualification professionnelle« .

Le consommer local…

« Un pays ne peut se développer sans agriculture. Il faut penser à produire, dans notre pays, ce que nous consommons… En plus nous avons les ressources nécessaires à ce développement. Nous avons les terres, la main d’œuvre jeune et qualifiée… Et j’ai eu à visiter les coins les plus reculés du Sénégal, mais malheureusement, le Sénégalais préfère chercher ailleurs. Tous nos produits sont importés, sans compter les taxes à payer. C’est vraiment fatiguer les populations…« , regrette notre interlocuteur.

M. Thiam ne comprend, surtout pas le fait que nos autorités privilégient les étrangers sur les nationaux : « Je l’ai dit une fois au Président, à Kaolack. Je lui ai fait savoir que tant qu’il ne soutient pas les petites et moyennes entreprises (PME), les choses ne vont pas avancer« .

Présidentielle 2024 et risque de déstabilisation…

Le Sénégal s’achemine vers une élection présidentielle qui s’annonce mouvementée. Et ils sont nombreux les économistes à s’inquiéter sur la situation économique du pays, comme ce fut le cas en mars 2022. Mamadou Thiam de rappeler qu’élection, au Sénégal, a beaucoup rimé avec violence. Toutefois, il estime que la solution est de discuter avec la nouvelle génération, la conscientiser sur le fait qu’on peut faire part de son désaccord sans casser quoi que ce soit. « Ils doivent avoir conscience que les politiciens ne représentent pas plus de 5% de la population. Ce n’est pas normal qu’ils nous monopolisent. Et les politiciens aussi doivent savoir que la politique ne développe pas un pays. Certains même pensent aujourd’hui, il faut passer par la politique pour voir des privilèges, être riche, parce qu’ils choisissent la facilité. Ce sont des choses à bannir« , fustige-t-il. Non sans appeler les différents candidats à faire part de leur programme sur l’entrepreneuriat.

A l’endroit du patronnât du Sénégal…

« J’ai l’habitude de dire que le patronnât doit tout faire pour trouver des solutions à l’emploi des jeunes. Le patronnât ce ne sont pas les festivités, la musique, décorer les soi-disant meilleurs patrons. Ce sont nos ainés, mais parfois je me dit que quelqu’un qui a 70 ans ne peut plus parler avec le gamin de 30 ans« , rappelle-t-il.

Ses attentes du prochain Président…

« Ce qui nous intéresse, particulièrement c’est l’entrepreneuriat. Nous attendons aussi du prochain président qu’il soit un homme de Dialogue, de paix. Surtout qu’il soutienne les jeunes… Il faut que le prochain Président trouve des solutions pour que les jeunes puissent travailler, entreprendre…« , une manière, selon lui, de faire rester les jeunes au pays. Il souhaite, surtout, que ce dernier revoie l’administration sénégalaise. « Un simple fonctionnaire ne peut être milliardaire« , a-t-il fustigé. Avant de poursuivre : « Il faut que les gens arrêtent de s’accaparer des marchés publics à travers des membres de leurs familles, leurs proches (frères, beau-frère, femme, fils…) Il ne font que partager, entre eux, l’argent du contribuable sénégalais« .

"Ce qui sont déjà à l'étranger doivent dire la vérité à ceux qui...

Il a, aussi profité de l’occasion pour lancer un message à l’endroit de certains sénégalais de la Diaspora qui vendent un rêve aux jeunes sénégalais qui empruntent les embarcations de fortunes à la recherche de l’eldorado : « Ce qui sont déjà à l’étranger doivent dire la vérité à ceux qui veulent se lancer à l’aventure. Nous avons beaucoup voyagé et avons remarqué que nombreux de nos compatriotes sont fatigués en Europe. Et je pense aussi que pour réussir à l’étranger, il faut d’abord croire au développement du Sénégal« .

Et en conclusion, le Président national des entrepreneurs du Sénégal (Rnes) a particulièrement lancé un message à l’endroit de nos autorités. Il insiste sur l’entrepreneuriat des jeunes. Et comme solutions alternative à l’emplois massif des jeunes, il propose le pavages des quartiers et aider les jeunes à s’investir dans le domaine. « Nous avons la matière première. Et même le ciment ne devait pas être aussi cher. Nous avons combien d’usine de cimenterie, et la concurrence de se fait pas ressentir. Le sac de ciment pouvait même couter 2000 F Cfa. Parce que la matière première se trouve au Sénégal«