La question de la fiabilité du fichier électoral constitue véritablement une nébuleuse et une pomme de discorde à chaque veille d’élection au Sénégal.
Le sujet continue de faire polémique au sein de la classe politique. Des candidats à la candidature pour la présidentielle de févier 2024, notamment les recallés et autres admis au second tour, qui crient à la spoliation de leurs parrainages ont déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel pour une clarification du processus de contrôle.
Hier dans une intervention à la radio, l’ancien député Théodore Chérif Monteuil, déclarait que le fichier électoral sénégalais est bel et bien fiable en ne manquant pas de dénoncer la mauvaise foi notée de part et d’autre. Selon l’ancien parlementaire, en 2021, il y a eu un dernier audit du fichier électoral du Sénégal et le rapport est disponible et les conclusions sont très claires. « Notre fichier est fiable et complet le traitement des données biométriques est bien fait », disait-il sur Rfm avant d’indiquer que dans le code électoral, il est clairement dit dans les attributions de la CENA qu’elle doit veiller à ce que le fichier soit remis 15 jours avant le vote à l’ensemble des candidats et aux listes de candidats. Pour M. Monteuil, aujourd’hui, tous les compétiteurs, sans exception devraient avoir à leur disposition le fichier qui a servi aux élections législatives de 2022. « Moi personnellement, je suis allé dans le cadre de « Aar Sénégal », le récupérer pour notre coalition et je l’ai ce fichier dans mon ordinateur. Ils l’ont tous. Donc les entendre dire que l’Etat devrait le mettre à leur disposition, c’est vraiment un manque d’honnêteté », a-t-il souligné avant d’ajouter qu’effectivement, « quand la CENA dit que le fichier n’est pas à jour, c’est exact ».
Dans tous les cas, les contestations sont nombreuses avec ce processus électoral, avec notamment des noms qui ne figurent pas sur le fichier et des clés Usb non exploitables.
Beaucoup d’acteurs de la scène politique parlent de failles et se demandent même si le paramétrage du logiciel utilisé par le Conseil constitutionnel a réellement intégré les avancées obtenues lors du contrôle des parrainages aux législatives de 2022. Mais tous ces problèmes soulevés ne plaident aucunement en faveur d’un report du scrutin présidentiel du 25 février prochain comme le pensent certains. Parce qu’il ne s’agit pas d’une décision que l’on peut prendre à la légère mais, plutôt d’une décision que l’on doit prendre après concertation entre l’opposition et la majorité. Et n’oublions surtout pas que la constitution du Sénégal a déjà fixé la date pour l’organisation de l’élection présidentielle. Et puis qui va profiter d’un report de l’election présidentielle?
Cependant, certains acteurs proposent comme solution alternative, un consensus dans la détermination du processus électoral mais aussi l’instauration d’un service administratif indépendant pour le contrôle des parrainages.
Et ce contrôle justement des parrainages demarre ce jour avec les 22 candidats déclarés admis au second tour au Conseil constitutionnel.
Aly Saleh