Après des années de tensions, l’Union africaine (UA) a officiellement retiré son statut d’observateur à Israël lors de son sommet qui s’est tenu du 17 au 18 février 2024 à Addis-Abeba, en Éthiopie. Cette décision marque la fin d’un long débat sur la présence de l’État hébreu au sein de l’organisation panafricaine.
L’incident qui avait précipité ce retrait de statut s’était produit en février 2023. Une délégation israélienne avait alors été expulsée sans ménagement de l’Assemblée générale de l’UA alors que se tenaient les discussions entre chefs d’États africains. L’Afrique du Sud et l’Algérie s’opposaient fermement au statut d’observateur d’Israël. Cependant, la question n’avait pas été officiellement tranchée à l’époque.
Un an plus tard, le débat a été définitivement clos suite à l’opération militaire d’Israël dans la bande de Gaza en octobre 2023. « Le dossier concernant l’accréditation d’Israël est clos », a déclaré un haut cadre de l’UA cité par Le Monde. La porte-parole de la commission de l’UA, Ebba Kalondo, a précisé que « Israël n’est pas invité au sommet » . Après deux ans en tant qu’observateur, Israël se retrouve donc exclu de l’institution.
À l’inverse, l’Autorité palestinienne était au centre des discussions. Le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh, invité à la tribune, a reçu de longs applaudissements pour son discours sur la défense de la Palestine face au colonialisme. Les dirigeants africains présents ont vivement condamné les actions d’Israël à Gaza, qualifiées de « plus flagrante violation du droit humanitaire international » par le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat.
L’Afrique du Sud, à l’origine du dépôt d’une plainte contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour « génocide » contre les Palestiniens, a été félicitée. En janvier 2024, la CIJ a effectivement donné raison à Pretoria sur ce point, une victoire « célébrée » à l’UA selon la chercheuse Liesl Louw-Vaudran.
Toutefois, l’influence d’Israël sur le continent africain reste importante, fruit d’années de diplomatie intensive depuis les années 2010 selon Le Monde. Bien que banni formellement, des représentants israéliens ont encore été aperçus à Addis-Abeba pendant le sommet. Israël continue à entretenir des relations étroites avec de nombreux pays africains dans les domaines de la sécurité, du renseignement et de la défense.