Après un an, jour pour jour, de la remise de la « Plateforme des doléances des arabophones », au Chef de l’Etat, le Président Macky Sall, suivi d’un Conseil des ministres dans lequel ce dernier avait donné des directives aux ministres concernés, le Mouvement des arabisants du Sénégal (MAS) dans une déclaration reçue, dit avoir « le sentiment de manque de considération, voire d’une ignorance totale des doléances et préoccupations des Arabophones du Sénégal ».
En effet, cette organisation rappelle au Chef de l’Etat l’attachement indéfectible des Sénégalais à la langue arabe, pour plusieurs facteurs, dont le plus important est lié à la religion. « Les arabisants, en plus de la religion, sont des citoyens comme les autres qui ont eux aussi droit à des promotions socio-économiques », souligne le texte.
C’est en tenant compte de tous ces éléments, que le Mouvement des arabisants du Sénégal (MAS), qui milite pour la prise en charge de tous les problèmes des arabisants, quelle que soit leur appartenance politique ou autres, a formulé, à la fin, des travaux de son forum, plusieurs propositions. Dans le domaine de l’enseignement, il propose d’organiser des Assises nationales pour diagnostiquer et solutionner tous les problèmes liés à l’enseignement arabo-islamique de la base au sommet ; la construction d’une Université islamique publique, dotée des filières scientifiques. Ceci, pour mettre fin aux nombreuses difficultés rencontrées chaque année pour orienter les nouveaux bacheliers en arabe, désengorger le Département arabe de l’UCAD et offrir à notre pays un outil de formation qui répond aux exigences de notre société. Il s’agira aussi de créer des centres régionaux pour faciliter aux arabisants l’accès aux Ecoles nationales et aux Institutions de l’enseignement universitaire ; ouvrir des Bureaux, chargés des Affaires arabes, au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur, du ministère de la Formation professionnelle et dans les Centres régionaux de l’orientation scolaire (les CROS) et au niveau de la Direction des Examens et Concours (DEXCO).
Dans le domaine de la formation et de l’insertion, les arabophones recommandent, entre autres de rouvrir le concours direct et professionnel d’entrée à l’ENA, pour les arabisants ; Organiser des concours d’entrée, qui prennent en compte la spécificité des arabisants, pour les Ecoles nationales suivantes : CESTI, Ecole Nationale des Arts, ENTSS, CFJ ; Formaliser le corps des Cadis, chargé des Affaires musulmanes dans les Cours et Tribunaux, par l’octroi d’un statut professionnel et l’accès au concours d’entrée au CFJ ; Ouvrir la porte d’entrée, pour les diplômés de l’enseignement arabo-islamique, aux Instituts supérieurs de l’enseignement professionnel (ISEP).
Souleymane Gadiaga et Cie demandent également de « Nommer des représentants pour les arabisants dans les Institutions de formation, d’encadrement et de financement ; de créer une Agence ou un programme pour conscientiser, former et financer les projets des arabisants, en coopération entre le Gouvernement du Sénégal, la Banque Islamique de Développement et les pays arabes ; le Renforcement de la section Arabe du ministère de la Communication ; la Création d’une Délégation à la langue arabe au ministère de la Culture.
Enfin, Le MAS demande aux Ambassades des pays arabes accrédités à Dakar, de le soutenir par un engagement dans une coopération fructueuse dans différents domaines, ainsi que par la reconnaissance et l’accréditation du MAS par leurs Etats respectifs.