Les Gabonais se sont rendus massivement aux urnes ce samedi pour élire leur nouveau président, une première depuis le coup d’État d’août 2023 qui a mis fin à plus de 50 ans de règne de la famille Bongo. Huit candidats sont en lice, dont Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition et grand favori du scrutin.
« Je suis très confiant », a déclaré Oligui Nguema après avoir voté aux côtés de son épouse à Libreville, sous le regard des médias. Le général, ancien chef de la garde républicaine et meneur du putsch, espère obtenir une « victoire historique », affirmant être le candidat de la reconstruction.
Une élection sous haute attente
Sous un ciel dégagé, les électeurs se sont mobilisés dans une ambiance calme mais déterminée. Quelque 920.000 électeurs sont appelés à voter dans 3.037 bureaux, dont 96 à l’étranger. Les Gabonais espèrent un vrai changement, après des décennies marquées par le chômage, les pannes d’eau et d’électricité, des routes dégradées et un système de santé affaibli.
« Je vote pour un changement », confie Jeanne d’Arc Akomuom, 28 ans, étudiante à Libreville. Pour elle, les priorités du futur président doivent être l’emploi des jeunes et l’amélioration des services de base.
Oligui omniprésent, opposition discrète
Si Oligui Nguema a dominé la scène médiatique et les affiches de campagne, les autres candidats, dont Alain-Claude Bilie By Nze, ex-Premier ministre d’Ali Bongo, ont mené une campagne de proximité plus discrète. Bilie By Nze se positionne comme le candidat de la rupture, dénonçant la continuité du système incarné, selon lui, par Oligui.
Malgré la brièveté de la campagne (13 jours), les autorités espèrent une forte participation, contrairement au référendum constitutionnel de novembre dernier où l’abstention avait été marquée.
Vers un retour à l’ordre constitutionnel
Cette élection marque une étape clé de la transition vers un pouvoir civil, après des mois d’incertitude. Le dépouillement prévoit l’incinération des bulletins dans chaque bureau, et l’affichage des procès-verbaux sur place, une mesure destinée à renforcer la transparence.
Les résultats officiels sont attendus lundi, selon le ministère de l’Intérieur.