Je vois circuler depuis ce matin une page extraite d’un manuel de CE1 destiné à l’éducation sexuelle des enfants. Il convient d’abord de préciser que le passage en question provient d’un livre au programme non pas au Sénégal, mais en France. Mais là n’est pas le sujet de fond.
Je note que souvent, quand des informations de ce type arrivent sur la place publique, les médias et les réseaux sociaux sont en ébullition. Mais une fois l’indignation consommée, nous passons à autre chose. Il est par exemple assez frappant de voir la facilité avec laquelle les autorités sénégalaises ont introduit le terme “genre” sur les permis de conduire en remplacement de celui de “sexe”. Ces mêmes autorités ont créé un ministère du genre (excusez du peu) sans que cela ne choque outre mesure. De rares associations en ont fait un combat de quelques jours dans une solitude sidérante pour un pays qui se dit attaché à ses valeurs. Le plus curieux reste l’absence d’un soutien clair, net et précis des religieux dans ce combat. Religieux dont les voix résonnent pourtant bien plus fort que celles de toutes les associations réunies.
Malheureusement, quelques compatriotes se “tuent” à lutter pendant que la grande masse des Sénégalais est occupée à autre chose. Or, ce dont il est question est trop sérieux pour être porté par quelques individus.
Il apparait donc clairement que la situation est bien plus grave que ce qu’en dévoile un soi-disant manuel scolaire au détour d’une page. La vérité est qu’il n’existe pas dans notre pays une mobilisation à la hauteur des coups de canif portés à nos valeurs. Les mêmes se lèvent, crient, sensibilisent, informent, pendant que les autres vaquent à leurs occupations personnelles en ignorant totalement (ou en faisant fi) de l’agenda qui est en cours de déploiement.
J’estime qu’au lieu de s’indigner à chaque découverte d’un support pédagogique scandaleux, notre pays devrait travailler à ses propres méthodes d’enseignement inspirées d’un système de valeurs qui lui soit propre. C’est en disposant d’un modèle cohérent que nous serons en mesure de détecter les contenus intrusifs et agressions pour les neutraliser plus facilement. Autrement, nous perdrons notre temps dans l’indignation sans être efficaces dans ce combat qui nécessite à la fois de l’endurance et de la perspicacité.
Avec mes sentiments patriotiques.
Seydina Omar Ba
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