Dakar, le 24 avril 2023 – Droit de réponse
Le mercredi 19/04/2023, l’observateur N°5687 a publié un article signé par Mme Awa SECK et intitulé : « Affrontements élèves force de l’ordre. Un élève du lycée Blaise DIAGNE perd son œil, les parents et le personnel Abass NDAO en guerre »
Dans cet article, on évoque la mauvaise prise en charge de Mr El Hadji Bocar WANE au niveau du service d’ophtalmologie de l’hôpital Abass NDAO. Ces mêmes allégations ont été relayées par les réseaux sociaux.
En utilisant notre droit de réponse, nous voulons apporter des clarifications et un démenti formel sur le contenu de cet article.
Mr WANE a été reçu dans le service d’ophtalmologie au décours d’un traumatisme le lundi 17/04/2023 aux environs de 10h30. Il s’agissait d’un traumatisme de l’œil droit et non de l’œil gauche comme cité dans l’article.
A l’admission du blessé, les différentes étapes de la prise en charge des traumatisés, ont été scrupuleusement respectées :
- un dossier médical a été établi avec l’âge du patient qui montrait qu’il s’agissait d’un sujet majeur ; ce qui est fondamental pour les considérations médico-légales ;
- après les premiers soins, il a été acheminé en urgence au service de radiologie où il a bénéficié d’un scanner. Les clichés du scanner peuvent confirmer facilement la date et l’heure de passage ;
- après son retour au service d’ophtalmologie, il a été hospitalisé ; des soins locaux et un traitement médical adapté au contexte clinique, ont été prodigués.
En moins de 4 heures après son admission, le blessé a eu un examen clinique, un bilan radiologique et un traitement médical adapté.
Durant son hospitalisation, il a bénéficié comme tous les autres malades, de la surveillance du Médecin de garde. Il faut souligner que la structure assure une garde 24h/24 par un médecin spécialiste.
Le lendemain, c’est-à-dire le mardi 18, malgré un contexte difficile (devant accompagner un médecin du service à sa dernière demeure), la continuité des soins a été assurée pour tous les patients.
C’est aux environs de 14h que les membres de la famille du blessé avec des élèves et une équipe de la télévision walfadjiri se sont présentés pour vouloir accéder à la salle d’’hospitalisation du blessé. Le personnel présent s’est opposé à leur intrusion.
L’accès d’une chaine de télévision dans l’hôpital sans autorisation est une faute grave. Par ailleurs, la sérénité d’un traumatisé choqué et la sécurité des autres malades hospitalisés interdisent formellement l’accès d’un nombre important de personnes en dehors des heures de visite.
Bien que nous comprenions l’émotion de la famille, nous devons préciser que le personnel médical n’a aucune responsabilité sur les problèmes qui se sont déroulés en dehors de la structure hospitalière et la mission ,qui leur est assignée, est la prise en charge médicale adéquate.
Après ces faits, le père de la victime a été reçu en présence du
Directeur de l’hôpital par le Chef de service. Ce dernier lui a montré toute la prise en charge rigoureuse et chronométrée dont son fils avait bénéficié. Il lui a par ailleurs précisé qu’en dehors des soins, le patient avait besoin d’un soutien psychologique, qu’il était majeur et que son autorisation était nécessaire pour donner des informations sur son état actuel.
Devant de telles situations, les Médecins prennent en compte la famille mais sont tenus de respecter les lois en vigueur dans ce pays.
Par ailleurs, il lui a été notifié que la personne peut changer de structure sanitaire à condition de signer une décharge.
Le père nous avait expliqué qu’il manquait d’informations et qu’il renouvelait sa confiance à la structure.
Il faut signaler que certains comportements ont suscité chez le corps médical, une prudence dans l’information donnée à l’entourage. Des personnes se présentent comme les parents d’un patient et ne le sont pas après vérification, des enfants sont déclarés mineurs alors qu’ils ont atteint l’âge de la majorité et des patients déclarent de faux états civils.
Suite à ces explications, un bilan lésionnel a été fait le mardi par le Chef de service lui-même vu la nette amélioration du patient.
Le mercredi 19/04/2023, Mr WANE nous a donné l’autorisation verbale de parler de ses lésions à son père et une intervention chirurgicale a été décidée pour le jeudi 20/04/2023, après un consentement éclairé établi en deux exemplaires et signé par le patient.
Les suites opératoires étant simples, sa sortie a été décidée pour le vendredi soir avec un suivi ambulatoire comme le stipule le protocole.
Il faut mentionner que durant toute cette procédure, tous les actes clinique, radiologique, biologique et chirurgical n’ont pas été payés.
Voilà la vérité des faits.
Ce blessé a juste été pris en charge de la façon la plus optimale possible grâce au protocole mis en place par le service pour les traumatisés.
Comme le stipule le code de déontologie, notre rôle est de prendre en charge le patient quelque soit sa race, sa religion, son origine …
Les faits qui se déroulent en dehors des structures hospitalières ne doivent pas être transposés à l’hôpital. La désinformation et l’agression du personnel sont sources de frustrations et de ressenti d’ingratitude pour tous les efforts consentis.
Nous remercions toutes les personnes de bonne foi et les nombreux patients qui nous ont exprimé leur soutien devant ces fausses allégations.
Nous allons persévérer dans la voie qui a motivé l’édification du centre d’ophtalmologie, avec les principes suivants :
- l’accueil des personnes en détresse ;
- la rigueur scientifique dans le travail ;
- l’humilité ;
- et l’empathie vis-à-vis de nos patients.
Pr Papa Amadou NDIAYE Dr Amadou NDIAYE
Professeur Titulaire de classe exceptionnelle Directeur Hôpital Abass NDAO
Ophtalmologiste des Hôpitaux
Chef de Service