Dans un entretien accordé au quotidien l’Enquête de ce vendredi 28 avril, le Coordinateur de la Cellule de Communication BBY, Pape Mahawa Diouf a passé en revue les questions qui agitent le landerneau politique notamment le dialogue et la dernière sortie de Ousmane Sonko sur une supposée ‘’tentative d’assassinat’’ dont il serait victime et également le mouvement des forces vives du Sénégal F-24 .
Voici quelques extraits
Dialogue politique
‘’L’appel au dialogue de son excellence Monsieur le Président de la République, le Président Macky Sall n’est pas un premier acte. Chez lui, le dialogue est un style de gouvernance. Il faut se souvenir que tout le processus électoral actuel est le résultat d’un dialogue inclusif avec tous les acteurs et au delà même de l’aspect purement politique, les grandes réformes de l’etat font toujours l’objet de consultation larges et inclusives qui ont permis de conduire toutes les réformes importantes du Sénégal sous le régime du président Macky Sall. Donc ce n’est pas surprenant qu’il appelle encore une fois au dialogue.
De notre point de vue, il n’y a pas de conditions pour dialoguer. Le dialogue, c’est en toute circonstance. Des acteurs – qui partagent un bien commun: la nation, se doivent d’être tout le temps et en toutes circonstances, dans des dispositions de pouvoir parler, se parler, de la chose en commun et des affaires de la cité et surtout du destin national.
Il n’y a pas de prisonniers politiques au Sénégal! C’est un discours extrêmement dangereux. C’est un abus dangereux de parler de prisonniers politiques au Sénégal. Il n’y a personne aujourd’hui qui est arrêté dans le cadre de l’exercice de ses droits et libertés civiques et civiles ou de ses opinions politiques.’’
‘’Tentatives d’assassinat de Sonko’’
‘’Comme d’habitude Ousmane Sonko nous a habitués à des déclarations sans fondement et comme d’habitude il nous promet des preuves qui ne sortiront jamais. Donc nous ne pouvons pas nous fier aux promesses de preuves de Ousmane Sonko.
ce qui est certain, c’est que le statut d’acteur politique, le statut de maire, le statut même de député, quel que soit son statut, ça lui donne pas blanc-seing. Ça ne dédouane pas des responsabilités des citoyens vis-à-vis de la loi. Moi je pense qu’il est trop rapide pour parler ou bien de donner des vocations de ce genre à un procès. Les procès en cours, en tout cas, on connaît leurs objets, on ne peut pas prendre de supputations et les mettre à la place des réels objets. Les réels objets de ces procès portent des accusations de diffamation et de menaces de mort et de viols. C’est de cela qu’il s’agit.
Si la conséquence maintenant, au bout du procès, c’est une condamnation qui empêche à l’homme politique en question de pouvoir être candidat, il ne faut pas inverser les choses.
Ils (les membres de Pastef) disent leur opinion politique tous les jours. Mais avoir des sources de financements illicites, ce n’est pas une liberté d’expression; menacer les institutions de l’État, fabriquer des cocktails Molotov, pour détruire des biens publics et privés, regrouper des commandos pour faire sauter des sites publics à l’intérieur du pays, ce n’est pas une opinion politique. Appeler une partie de ces jeunes à sortir, à s’organiser pour semer le chaos, empêcher la libre circulation des personnes et des biens, créer un chaos et du désordre un peu partout dans la capitale sénégalaise, on n’appelle pas ça une opinion politique, on n’appelle pas ça des idées politiques et ça ne s’appelle pas non plus un projet politique. C’est du terrorisme, c’est de la subversion.’’
Mouvement des forces vives F24
‘’Nous avons vu cette organisation hétéroclite avec une partie qui est constituée d’hommes politiques, en vérité qui se dit de la société civile et que nous n’entendons que sur des questions politiques voire politiciennes. Je pense qu’ils sont libres de s’organiser mais au bout du compte, il ne leur appartient pas à eux de définir qui va être candidat ou pas. C’est incroyable tout de même, et on ne peut pas exiger le respect de l’Etat de droit et soi-même développer une culture qui va à l’encontre de ses principes là. Et donc choisir soi-même le candidat qu’on veut (…).
Il appartient aux institutions républicaines de valider les candidatures.
En vérité, le début du désordre et le début de l’attaque contre l’État de droit et la démocratie, c’est lorsqu’on commence à s’attaquer à nos institutions. Le Conseil constitutionnel valide les candidatures, et le moment venu, en fonction de ceux qui sont candidats, il validera les candidatures qui sont constitutionnellement acceptables (…).’’