Présent au Dialogue politique national, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a salué l’ouverture du cadre de concertation initié par les nouvelles autorités, qu’il considère comme un levier essentiel de paix et de stabilité démocratique. Toutefois, il a prévenu : ce dialogue n’aura de sens que s’il renforce concrètement les libertés civiles et politiques.
« Un dialogue sans impact sur les droits fondamentaux n’est qu’un exercice de façade », a-t-il averti.
Seydi Gassama a particulièrement dénoncé l’exclusion des détenus non condamnés définitivement du processus électoral, appelant l’État à garantir le droit de vote à tous les citoyens en détention préventive, dans le respect de la présomption d’innocence.
Autre point saillant de son intervention : la réforme urgente de la déchéance des droits civiques. Il a insisté pour que cette sanction soit strictement encadrée par un juge et réservée aux infractions les plus graves, excluant expressément les délits d’opinion comme la diffamation ou l’offense à l’autorité.
Enfin, il a livré un plaidoyer fort en faveur de la presse, qualifiée de « pilier indispensable de toute démocratie vivante ». Face aux difficultés structurelles rencontrées par les médias, il a exhorté l’État à mettre en place un soutien réel et durable, pour garantir leur indépendance et renforcer leur rôle de contrepouvoir.
Par cette intervention, Seydi Gassama a replacé au cœur du débat les libertés individuelles, la justice équitable et la liberté de la presse, rappelant que la démocratie ne se décrète pas : elle se construit et se protège chaque jour.