Après plusieurs renvois, le procès de Rachelle Sleylati, de son père, et de son fiancé Alex Rabih Kfoury, accusés de détournement de fonds au détriment de la société Batiplus, s’est finalement tenu hier. Aucun des prévenus n’a comparé à la barre, mais cela n’a pas empêché le tribunal de retenir l’affaire.

Le procureur de la République a requis une peine de quatre ans de prison ferme à la rencontre des trois accusés, tandis que les avocats de la société plaignante ont réclamé 4 milliards de francs CFA en guise de réparation.

Cette affaire remonte à 2020, lorsque Batiplus, par le biais de son directeur Christian Samra, a déposé une plainte pour détournement de fonds. Rachelle Sleylati, 24 ans à l’époque et responsable des coffres de l’entreprise, est rapidement soupçonnée. Au cours de l’enquête, elle admet avoir détourné des millions de francs CFA, avec des sommes prélevées presque quotidiennement. Elle reconnaît avoir utilisé ces fonds pour posséder plusieurs biens immobiliers dans l’espace de 18 mois, pour des montants s’élevant à plusieurs centaines de millions de francs CFA. Son fiancé, Alex Rabih Kfoury, serait le cerveau de l’opération et principal bénéficiaire de l’argent détourné.

Le père de Rachelle Sleylati, selon ses aveux, aurait également profité des détournements pour achever un immeuble en construction au quartier Point E de Dakar. Les avocats de Batiplus ont d’ailleurs obtenu une saisie conservatoire sur deux des immeubles appartenant aux parents de l’accusée.

Le clan Sleylati est poursuivi pour association de malfaiteurs, abus de confiance, faux et usage de faux, blanchiment de capitaux, et complicité. Le verdict est attendu pour le 19 décembre prochain, date à laquelle le juge rendra sa décision.