Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké, plus connu sous le nom de Mame Cheikh Anta, est né à Porokhane dans la région du Saloum entre 1860 et 1867. Fils de Mame Anta Ndiaye Mbacké et de Momar Anta Saly, il est le frère cadet d’Ahmadou Bamba. Après ses études coraniques auprès de Cheikh Ndame Abdourahmane LO, il a été pris en charge par son grand frère Serigne Mor Diarra, qui lui enseigna les sciences religieuses. Borom Gawane est devenu un éminent éducateur spirituel, dirigeant plusieurs daaras.
En plus de son rôle religieux, Mame Cheikh Anta était un opérateur économique prospère. Connu pour son intégrité, il n’utilisait jamais de moyens illicites dans ses transactions. Il est devenu l’un des hommes d’affaires les plus importants du pays, possédant des biens, des fonds, un parc automobile impressionnant et plusieurs magasins. En 1919, il était considéré comme l’homme le plus riche du Sénégal. Sa générosité légendaire le conduisait à consacrer ses biens au service des musulmans, en particulier des mourides. Cette prospérité et sa propension à faire le bien lui valurent le surnom de « Borom Dërëm ak NGërëm ».
Relations Spirituelles avec Cheikh Ahmadou Bamba
Mame Cheikh Anta entretenait des relations spirituelles profondes et exceptionnelles avec son frère Ahmadou Bamba. Il fut l’une des rares personnes à lui rendre visite pendant son exil au Gabon. Pendant la résidence surveillée de Bamba en Mauritanie et au Djolof, Mame Cheikh Anta servit de relais entre lui et sa communauté. En 1922, il dirigea une délégation à Tivaouane pour présenter les condoléances de Khadimou Rassoul après le décès de Seydi El Hadji Malick SY.
Magal de DAROU SALAM : Une Tradition Ancrée
Le 11 novembre 1902, Cheikh Ahmadou Bamba revenait de son exil en Afrique centrale. Mame Cheikh Anta eut l’honneur de l’accueillir à son retour au port de Dakar, puis à Darou Salam. Alors que Bamba parcourait le pays, Mame Cheikh Anta préparait un accueil grandiose à Darou Salam, le premier sanctuaire fondé par Bamba pour le service de Dieu.
Le retour de Cheikh Ahmadou Bamba à Darou Salam fut marqué par des célébrations extraordinaires, symbolisant la reconnaissance de la communauté pour son retour. Les festivités incluaient des lectures du Coran, des sacrifices d’animaux et des réjouissances en l’honneur de Dieu.
Ce premier Magal du mouridisme en 1902 est depuis lors célébré chaque année, attirant des milliers de fidèles pour commémorer cet événement historique par des prières, des chants religieux et des actions de grâce. Que Dieu nous permette de célébrer cet important événement de la communauté mouride pendant de nombreuses années encore.