Les cas communautaires inquiètent et semblent poursuivre tranquillement leur bonhomme de chemin. Mais les regroupements dans les quartiers des grandes villes et le phénomène persistant de la surcharge dans le transport privé, semblent être le lit de ce phénomène de contamination. 

En seulement 72 heures, le pays enregistre 4 cas issus de la transmission communautaire. Un chiffre qui peut paraître insignifiant, mais qui pourrait se révéler bien désastreux au regard de la méconnaissance du nombre de personnes avec lesquelles ces personnes déclarées positives pourraient être en contact. On peut de façon théorique comptabiliser leurs familles (époux ou épouse, enfants, famille élargie, etc), amis, voisins, inconnus dans la rue, marchés, commerces, transports, collègues s’ils sont dans une situation professionnelle, etc.

Loin d’être catastrophiste, l’on ne semble pas bien mesurer la gravité de cette épidémie. Et si le nombre de cas guéris évoqué lors des points quotidiens du ministère de la santé poussaient les populations à minimiser l’impact de l’épidémie ? Certains doivent bien se dire qu’au fond la maladie ne doit pas être aussi grave sous nos cieux puisqu’il n y a pas beaucoup de décès et qu’on en guérit. Un argument d’insouciance qui peut toutefois être trompeur.

Toujours est-il que pour peu qu’on observe le comportement des gens dans les gares routières, les zones carrefours et dans la rue, l’on se rend bien compte que la distanciation sociale est loin d’être respectée. Ils se regroupement facilement autour de séances de thé et en nombre important, les uns serrés contre les autres en se parlant en face à face, quelques centimètres les séparant en général ; les séances de jeux de dame sont visibles dans les quartiers ; d’autres jeunes, ados et enfants jouent tranquillement au football ou organisent des séances de lutte.

Mais le phénomène qui inquiète beaucoup également, c’est la surcharge dans le transport urbain. Les fameux cars rapides s’adonnent toujours à leur jeu favori. Ils sont pleins comme un oeuf et n’hésitent pas à laisser des passagers se tenir debout à l’intérieur et à la place de l’apprenti. La faute à la volonté de rentrer tôt à la maison avant l’heure du couvre-feu, diront certains ? Malheur au passager à qui il viendrait à l’idée de se plaindre. On lui demandera purement et simplement de descendre du car. Toujours est-il que ces chauffeurs, pour échapper à la vigilance des policiers, passent par des ruelles détournées et peu fréquentées par ceux-ci, insouciants du danger que représente la surcharge, par l’absence de distanciation sociale qu’elle crée.

Le temps en tout cas passe et les Sénégalais semblent de plus en plus insouciants du danger que représentent les transmissions communautaires. Les hôpitaux enregistrent des cas de guérison certes et le personnel soignant se tue à la tâche. Une histoire qui commence à se ressembler à celle du trou qu’on remplit de sable pendant que d’autres se tuent à creuser.

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