Au dernier jour des 48 heures arrêtées par les «7 sages», pour permettre à tout candidat à la présidentielle qui en éprouve le besoin, de déposer un quelconque recours, après la publication de la liste des candidats ayant franchi l’étape des parrainages, le greffe de l’institution constitutionnelle a enregistré des requêtes qui pourraient sérieusement impacter la présidentielle 2024. A l’instar de Thierno Alassane Sall de la République des Valeurs, qui a officialisé le dépôt de son recours contre Karim Wade au Conseil constitutionnel. Ce recours, soumis par Dr. Samba Faye, le porte-parole du parti, vise à contester la validité de la candidature de Karim Wade à l’élection présidentielle. Selon les propos du porte-parole, ce recours n’est pas déposé contre la personne de Karim Wade, mais plutôt pour défendre un principe simple qui est, selon lui, que le président de la République du Sénégal ne peut pas porter allégeance à une République autre que celle pour laquelle il a été élu.

Le contexte de cette démarche repose sur des allégations concernant la double nationalité de Karim Wade. En effet, Thierno Alassane Sall soutient que Karim Wade, candidat du Pds et fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, possède également la nationalité française. Ce qui, d’après la Constitution sénégalaise, rendrait sa candidature inéligible. La Constitution stipule en effetn que tout candidat à l’élection présidentielle doit être exclusivement de nationalité sénégalaise (Article 28 de la Constitution). Selon Thierno Alassane Sall, le candidat Karim Wade serait inscrit sur une liste électorale en France, ce qui pourrait être interprété comme une preuve de sa double nationalité.

Thierno Alassane Sall qui a validé sa liste de parrainages, n’est cependant pas le seul candidat à « ester » au niveau du Conseil constitutionnel, pour invalider un autre potentiel prétendant à la magistrature suprême. En effet, après l’ancien ministre de l’Energie qui interpelle le Conseil constitutionnel sur la « double nationalité » de Karim Wade, c’était au tour de la coalition présidentielle de déposer un recours sur la table du président Mamadou Badio Camara. Et c’est l’ancien ministre de la Justice sous Wade, qui est passé au greffe du Conseil et au nom du Premier ministre Amadou Bâ, candidat de Benno, pour déposer la requête.

Me Amadou Sall qui informe de cette requête, n’a toutefois pas donné les noms des candidats dont la mouvance présidentielle récuse la participation à l’élection présidentielle. « Nous sommes venus au Conseil constitutionnel au titre de la défense des intérêts du candidat Amadou Bâ, qui avait des observations et des réclamations à faire pour le respect d’un certain nombre de principes qui n’ont pas été suivis par certaines candidatures. Nous avons donc déposé des réclamations auprès du Conseil constitutionnel qui se chargera de les étudier», a-t-il déclaré. Selon certaines sources toutefois, ces recours viseraient les candidatures de Bassirou Diomaye Faye, d’Aly Ngouille Ndiaye et de Mahammed Boun Abdallah Dionne.

Loin de contester pour sa part, une quelconque candidature, la coalition « Sonko 2024 » milite, elle, pour sa propre chapelle. Quoique recalé à l’étape des parrainages pour dossier dit incomplet, Ousmane Sonko croit encore à sa candidature à l’élection présidentielle 2024. Son mandataire et avocat, Me Ciré Clédor Ly informe lui aussi avoir déposé hier, mardi, un recours au Conseil constitutionnel. « Nous avons déposé un dossier complet, en dehors des autres dossiers qui ont été déposés précédemment. Maintenant, nous attendons la décision du Conseil constitutionnel. Nous avons une conviction objective qu’Ousmane Sonko fera partie des candidats et sera probablement le 22e candidat à participer à l’élection présidentielle », a réagi Me Ciré Clédor Ly, mandataire du candidat Ousmane Sonko.

Ces divers recours n’occultent toutefois pas ceux d’Aminata Touré et du Collectif pour la défense de l’inclusivité électorale et de la démocratie, composé du groupe des 41 candidats recalés suite au parrainage. A charge maintenant au Conseil Constitutionnel, de se prononcer sur ces divers recours avant le 20 janvier prochain, date de proclamation de la liste définitive des candidats à la succession de Macky Sall.

Sud Quotidien