Accusé de complot contre l’autorité de l’État, de menaces de mort et d’outrages à l’encontre de hauts gradés de la gendarmerie, l’ancien commandant Ibrahima Dramé devra répondre devant le tribunal correctionnel. Le Doyen des juges a rendu une ordonnance de non-lieu partiel en date du 10 février 2025, écartant l’accusation de complot, mais maintenant les charges pour les menaces et les outrages.

Selon les informations de L’Observateur relayées par Senenews, la justice a conclu qu’aucune preuve ne permettait d’établir une entente entre Ibrahima Dramé et d’autres personnes en vue de déstabiliser l’État. En revanche, les messages menaçants adressés au Général Moussa Fall, au colonel Abdou Mbengue et au colonel Cheikh Faye ont été jugés suffisamment graves pour motiver un renvoi en correctionnelle.

Dans l’un de ses messages, l’ex-officier laissait éclater sa rancœur :

« Tu m’as radié de la gendarmerie, mais tu vivras pire que ce que tu m’as fait. Je connais le nom de ton épouse, de ton fils et de tes proches. Je n’ai pas peur de toi. (…) J’ai passé plus de deux mois avec Bassirou Diomaye Faye au Cap Manuel, et ça n’est pas négligeable. »

À l’encontre des colonels Mbengue et Faye, Dramé écrivait :

« Je n’irai pas chercher de boulot. J’irai là où je peux me servir des armes. (…) Salif Sadio ne sera pas plus casamançais que moi. »

Interrogé par les enquêteurs, Ibrahima Dramé a reconnu être l’auteur de ces propos, qu’il dit avoir tenus sous le coup de l’émotion, alors qu’il traversait une période difficile. Il affirme ne jamais avoir eu l’intention de passer à l’acte.

Pour rappel, l’ex-officier avait été placé sous mandat de dépôt le 28 février 2024 suite à une plainte déposée par Me Baboucar Cissé pour le compte de la gendarmerie. Le juge d’instruction Abdoul Aziz Diallo, après analyse des faits, a estimé qu’il n’y avait pas matière à poursuivre pour complot, mais que les autres chefs d’accusation justifient une comparution prochaine devant le tribunal.