Au troisième trimestre de l’année 2021, l’essentiel des chiffres de la Sonatel sont au vert, sauf ceux de Orange Money. Le segment du mobile money est en pleine ébullition. La fintech Wave secoue gravement Orange Money. En sa qualité de géant du secteur, OM, selon son abréviation familière, a vu son chiffre d’affaires reculer nettement depuis l’arrivée de l’Américain Wave et son fameux 1% de frais appliqués aux transactions. Une rapide montée en puissance qui a fini de « ringardiser » OM. L’essentiel des chiffres de la Sonatel sont au vert, sauf ceux de Orange Money.
L’entreprise a enregistré un chiffre d’affaires de 377,1 milliards de Fcfa au Sénégal, à la fin du mois de septembre 2021. Il est en hausse de 11.2 milliards par rapport à la même période de 2020.
Cette hausse s’explique par la croissance du Mobile prépayé (+10%) et du fixe (+20%). Mais, chez Orange et Sonatel, le Transfert d’argent ou Mobile Money inquiète. «La concurrence forte que subit Orange Money entraine une baisse de revenu des services financiers», indique Sonatel dans le rapport de son troisième trimestre.
Sonatel indique, par contre, que sa marge directe a évolué de +8% par rapport à l’année précédente «grâce à un effet cumulé de la hausse du chiffre d’affaire et une baisse des coûts directs ». Ainsi, les ressources générées par l’exploitation de l’entreprise (Ebitdaal) s’établissent à 148,9milliards de Fcfa, en hausse de 8,9milliards de Fcfa (+6,4%) tirée par la croissance des revenus et l’amélioration de la marge directe.
Créée par deux Américains et enregistré en 2016 à Dakar, pour baisser les frais des transactions en mobile money, Orange a tenté de freiner son développement au Sénégal.
Pris de court par l’offre ultra concurrentielle de Wave, le leader des télécoms avait décidé, début juin, de lui bloquer la possibilité de distribuer du crédit téléphonique via son application mobile et par code USSD.
L’Autorité de régulation des télécoms et des postes (ARTP) a été saisie pour « qu’une décision équitable puisse être prise.
Wave applique des frais fixes de transaction à hauteur de 1 % entre particuliers et épargne à ses utilisateurs des frais supplémentaires sur les paiements de factures, en les reportant sur les entreprises – au contraire de son concurrent qui fait payer cette charge à ses clients.
Avec ce modèle, la start-up dirigée à Dakar par Coura Sène – une ancienne d’InTouch – a convaincu d’importants investisseurs d’entrer à son capital. Au total, le service qui s’est lié aux banques UBA et Ecobank pour exercer au Sénégal a levé 13,8 millions de dollars depuis sa création.
Afin de s’aligner sur cette concurrence, Orange a décidé, depuis le 1er juin, de baisser ses frais de paiement de factures à 1 % et, pour compenser, de prélever à son tour un pourcentage sur les transactions entre particuliers, selon un principe de paliers calculé en fonction du montant envoyé (certaines transactions peuvent être ainsi taxées à hauteur de 10 %).
Cette baisse rapide et soudaine des prix ne passe pas à Dakar : « Les usagers se sentent insultés, car ils pensent que pendant longtemps, Orange leur a imposé des frais abusifs », témoigne un entrepreneur dakarois.
Rewmi